Le Temps (Tunisia)

La confiance perdue

- Par Faouzi SNOUSSI

La situation politique empire de jour en jour et ce serait un miracle si le pays sort indemne de ces errements, à tous les niveaux, alors que l’état actuel exige beaucoup plus d’efforts, afin de sortir de la crise avec les moindres dégâts. Rien n’augure que les partenaire­s politiques, surtout les élus de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) qui utilisent l’hémicycle comme une arène de gladiateur­s où fusent les mots orduriers, les menaces et tous autres délits.

Les forces en présence à L’ARP ne peuvent pas se rencontrer sur un projet ou un programme pouvant redonner espoir à ce peuple qui a assez enduré, depuis la Révolution, alors que la colère gronde dans le pays du nord au sud et que le gouverneme­nt est acculé dans ses derniers retranchem­ents, à cause des « affaires » qui ont été déterrées par les soins du mouvement Ennahdha et ses satellites et cela ne peut que prouver que le manque de fiabilité de nos gouvernant­s et de leurs subalterne­s.

Comment avoir confiance en ces partis qui n’ont jamais accepté de publier leurs états financiers ? Comment faire avec ces ministres et leurs conflits d’intérêts flagrants ? Que peut-on penser de ces responsabl­es qui ne veulent pas faire leurs déclaratio­ns du patrimoine ? Comment expliquer que l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) ait identifié 73 cas potentiels de conflits d’intérêts visant des chefs de cabinets ministérie­ls et des maires ?

Trop de questions qui demandent des réponses, afin que le citoyen qui souffre le martyr de la disette, du chômage, de l’absence de développem­ent, puisse retrouver confiance et avoir une lueur d’espoir pour l’avenir du pays.

Si on ajoute à cette marmelade, les luttes entre les trois pouvoirs, avec un président à qui on empiète sur les rares pouvoirs dont il dispose, un président de L’ARP qui ne pense qu’à sa confrérie islamiste et un chef du gouverneme­nt mis sur la sellette, on aboutit à un cocktail explosif qui risque de tout emporter. Tout ce beau mode oublie qu’il occupe les postes de responsabi­lités afin de servir le peuple et donner la meilleure image possible de ce pays qui faisait, il n’y a pas longtemps, notre fierté et qui était admiré par la communauté internatio­nale. Certaineme­nt, les personnes animées de bonnes intentions ne manquent pas et l’espoir n’est pas totalement perdu, mais chaque jour que nous perdons nous fait reculer dans le peloton des pays qui cherchent un avenir meilleur.

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