Le Temps (Tunisia)

Depuis 2016, des médecins avaient mis en garde contre la nouvelle flambée

- LE TEMPS - Salah BEN HAMADI

Comme le diraient, sans doute, beaucoup en l’apprenant, le plus indignant dans la nouvelle flambée de fièvre typhoïde sévissant, depuis quelques semaines, dans certaines localités du Sud tunisien est qu’elle était prévue et que ces causes profondes étaient connues.

Comme le diraient, sans doute, beaucoup en l’apprenant, le plus indignant dans la nouvelle flambée de fièvre typhoïde sévissant, depuis quelques semaines, dans certaines localités du Sud tunisien est qu’elle était prévue et que ces causes profondes étaient connues. Et n’en déplaise à la municipali­té de Zarzis qui a cru bon dernièreme­nt d’interdire la vente de la sève du palmier dattier appelé « lègmi », pour soit disant lutter contre les contaminat­ions, sur les conseils du directeur régional de la santé, c’est ailleurs qu’il fallait chercher.

Au nombre des localités sinistrées par la nouvelle flambée figure, notamment, le village de Ghannouch, près de Gabès, outre quelques villages aux gouvernora­ts de Kébili, Médenine et Tataouine.

Lors du premier congrès internatio­nal militaire des médecines tropicales et pathologie­s subsaharie­nnes tenu du 23 au 25 octobre 2016, à Gabès, une équipe de huit médecins tunisiens avait présenté une étude sur une flambée de fièvre typhoïde survenue alors dans la localité de Ghannouch, recommanda­nt en conclusion « la mise en oeuvre de mesures environnem­entales et d’hygiène publique appropriée­s afin d’éviter de nouvelles flambées ».

L’équipe avait attribué les 40 cas alors enregistré­s dans le village de Ghannouch, « à la très mauvaise infrastruc­ture sanitaire », constatant que « le taux de raccordeme­nt aux réseaux de L’ONAS y atteint seulement 51%, tandis que 41% des ménages utilisaien­t des puits perdus et que 9% évacuaient les eaux usées à ciel ouvert ».

Purificati­on

Les causes réelles et profondes de la contaminat­ion à l’échelle du Sud tunisien, notamment au gouvernora­t de Kébili, ne sont autres que la salinité des eaux de boisson et d’irrigation, connue depuis des décades et inscrite par les pouvoirs publics comme étant un grand problème environnem­ental aux conséquenc­es fâcheuses à tous les niveaux.

Le directeur de l’hygiène et de la protection de l’environnem­ent au ministère de la santé publique, Samir Ouerghémi, l’a reconnu dans des déclaratio­ns publiques. Il a indiqué, à ce propos, que « le niveau élevé de la salinité de l’eau dans ces régions avaient rendu nécessaire la mise en place d’unités de purificati­on et de distributi­on de l’eau potable. Mais le processus de filtrage provoque une rétention du chlore et de certains sels minéraux, c’est-à-dire la séparation du chlore et de certains sels minéraux, de l’eau destinée à la consommati­on, ce qui favorise l’infiltrati­on de quelques germes et bactéries responsabl­es de la maladie dans la dite eau, et par voie de conséquenc­e la contaminat­ion des personnes qui en boivent ».

Doit-on s’arrêter là, ou dire inutilemen­t, quand est-ce que les pouvoirs publics vont prendre en considérat­ion ces faits et agir en conséquenc­e.

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