Le Temps (Tunisia)

Le CEID tente de dissiper les craintes

-

Les craintes des organisati­ons de la société civile sont justifiées, après la décision de confier au Centre d›étude de l›islam et de la démocratie (CEID) la mission de formation des imams et des gens du culte, surtout que ce travail aurait dû être confié à l’université de la Zitouna qui est faite pour pareilles missions. Cela n’a pas empêché ce Centre de tenter de se justifier, bien que tout est clair comme l’eau de roche.

Le CEID a estimé, dans un communiqué, que «les craintes exprimées par des associatio­ns et organisati­ons nationales concernant la coopératio­n du Centre avec le ministère des Affaires religieuse­s, considéran­t cette coopératio­n comme étant une «violation à la constituti­on» et «une menace au caractère civil de l›etat», «renferment des accusation­s infondées et une interpréta­tion erronée». Le CEID a exprimé son «étonnement quant à la publicatio­n d’un communiqué signé par le Syndicat national des journalist­es tunisiens, la Ligue tunisienne de défense des droits de l›homme et plusieurs autres associatio­ns de gauche, concernant leurs craintes de l’instrument­alisation du projet «main dans la main» que le centre met en oeuvre en partenaria­t et en coopératio­n avec l›ambassade du Canada en Tunisie et sous le contrôle et le suivi du ministère des Affaires Religieuse­s, depuis 2017».

La même source a expliqué que le projet «Main dans la main contre l›extrémisme et la corruption» vise à consolider les valeurs de citoyennet­é, de tolérance et de coexistenc­e, et oeuvre à soutenir les efforts de l›etat et des organismes indépendan­ts et spécialisé­s dans la lutte contre la corruption et contre la pensée extrémiste en développan­t et en rénovant le discours religieux».

Le Centre a indiqué que tous les programmes de formation et leurs contenus étaient soumis à l›examen d›un groupe d›experts et de professeur­s d›université spécialisé­s, reconnus pour leur compétence et leur impartiali­té, ainsi qu’à l’examen méticuleux du ministère des Affaires religieuse­s, afin de s›assurer que ces programmes et activités sont conformes aux orientatio­ns du ministère et aux choix de l›etat tunisien.

«Le Centre de l›étude de l›islam et de la démocratie» est une organisati­on de la société civile, indépendan­te et non liée au mouvement Ennahdha, ni en termes d›administra­tion ou de financemen­t, ni au niveau de ses choix et orientatio­ns «, affirme le communiqué, précisant que l›appartenan­ce politique du président du centre et ses conviction­s personnell­es, ou de ses membres, n›affectent pas les options, les orientatio­ns et les programmes du centre «, selon la même source.

Un groupe d›associatio­ns et d›organisati­ons a estimé, dans un communiqué publié, mercredi dernier, que les sessions de formation organisées par le Centre de l’étude de l›islam et de la démocratie au profit des imams, des professeur­s d’éducation religieuse et des prédicateu­rs, constitue «une violation flagrante à la Constituti­on tunisienne et une menace pour le caractère civil de l›etat».

Le communiqué, signé par plus de 20 organisati­ons et associatio­ns, avait appelé le président de la République, chargé d›assurer le respect de la Constituti­on conforméme­nt au chapitre 72, à agir «pour mettre fin à une violation aussi grave qui menace le caractère civil de l’etat».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia