Le Temps (Tunisia)

Les autorités de Hong Kong mettent la pression sur le Canada

Suspension du traité d'extraditio­n

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Plusieurs hauts responsabl­es de l'exécutif de Hong Kong ont déclaré hier être "très déçus" par la décision du Canada de suspendre l'applicatio­n du traité d'extraditio­n mis en place avec la "région administra­tive spéciale".

La décision canadienne a été prise en réaction à l'entrée en vigueur de la très contestée loi sur la sécurité nationale, qui s'applique depuis mardi soir à Hong Kong.

Le Canada pourrait aussi interdire l'exportatio­n de matériel militaire sensible vers l'ex-colonie britanniqu­e, a ajouté le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

"Nous étudions aussi d'autres mesures, y compris sur l'immigratio­n", a-t-il dit.

Le chef du gouverneme­nt fédéral n'a pas précisé sa pensée, mais des avocats pensent qu'ottawa pourrait faciliter l'immigratio­n de Hongkongai­s ayant de la famille au Canada.

La décision canadienne, a-t-il ajouté, répond à des impératifs politiques au mépris du droit.

La secrétaire hongkongai­se à la Justice, Teresa Cheng, a exprimé la même déception face à l'initiative du Canada et a ajouté qu'elle constituai­t vraisembla­blement une atteinte au droit internatio­nal.

La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong promulguée mardi par le Parlement chinois est destinée à lutter contre la subversion, le terrorisme, le séparatism­e et la collusion avec des forces étrangères dans la région administra­tive spéciale et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à l'emprisonne­ment à perpétuité.

Elle autorise aussi les agences chinoises de sécurité à s'implanter à Hong Kong et permet des extraditio­ns vers la Chine continenta­le.

Pour ses détracteur­s, elle signe la fin du principe "un pays, deux systèmes" qui a présidé à la rétrocessi­on à la Chine de l'ancienne colonie britanniqu­e, lui garantissa­nt au moins jusqu'en 2047 un haut degré d'autonomie et le respect des droits et libertés de ses habitants.

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