Pékin renforce l'emprise sur Hong Kong
En dépit des critiques
Un dur pour encadrer Hong Kong. Malgré la pression internationale croissante, Pékin a nommé un responsable à poigne pour s'occuper de la sécurité nationale dans l'ancienne colonie britannique, en vertu d'une loi controversée.
Le nouvellement créé "Bureau de sécurité nationale", qui dépend directement du pouvoir central, a pour tâche de collecter des renseignements et de poursuivre les atteintes à la sûreté de l'etat à Hong Kong.
Il s'agit de l'une des dispositions prévues par la loi controversée que Pékin a fait passer en force mardi. Zheng Yanxiong, 56 ans, prend la tête de cet organisme, ont annoncé vendredi les médias d'etat. L'homme a fait carrière au Guangdong, la province qui borde Hong Kong. M. Zheng est surtout connu pour avoir maté la contestation de Wukan en 2011. Le village était devenu célèbre lorsque ses habitants s'étaient soulevés pour chasser les caciques locaux du Parti communiste chinois (PCC) qu'ils accusaient de s'enrichir à leurs dépens en saisissant leurs terres. Le régime communiste a imposé à l'ex-colonie britannique un texte très controversé en ce qu'il viole, selon ses détracteurs, le principe "Un pays - deux systèmes" censé garantir à Hong Kong des libertés inconnues ailleurs en Chine.
Jusqu'au dernier moment, Pékin a tenu secret le contenu de cette loi visant à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse au mouvement de contestation lancé l'an dernier contre le pouvoir central. Nombre de juristes ont mis en garde contre la formulation très vague d'un texte qui, en se prêtant à toutes les interprétations, encourage l'autocensure. La nouvelle loi fait souffler un vent de panique chez certains Hongkongais, qui depuis mardi effacent toute trace de leur engagement pro-démocratie sur les réseaux sociaux.a Hong Kong, les autorités paraissent vouloir enfoncer le clou.
Pour la première fois depuis la promulgation de la loi, un homme d'une vingtaine d'années a été inculpé pour "incitation à la sécession" et "terrorisme". Et craignant pour sa sécurité, Nathan Law, un des jeunes militants les plus en vue de la contestation de l'an dernier, a annoncé jeudi s'être enfui à l'étranger. Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de L'ONU s'est également inquiété. "Nous sommes alarmés par le fait que des arrestations sont déjà effectuées en vertu de la loi, alors qu'il n'y a pas d'information complète sur la portée et la définition des crimes" couverts par cette loi, a déclaré le porte parole du HCDH, Rupert Colville.