Le Temps (Tunisia)

Solidaires ?

- Par Samia HARRAR

Chaque continent doit assumer sa part de misère ; chaque pays, sa charge d’humanité. Ou, devrions-nous dire : sa part d’humanité ?

Ce n’est pas un contrat, dûment rempli, laborieuse­ment, appliqué, pernicieus­ement, élaboré, afin de veiller scrupuleus­ement surtout, à « cadenasser » les frontières, sous couvert de les protéger, qui changera la donne. En allégeant la conscience du monde, d’avoir tellement oeuvré à cultiver, égoïstemen­t, son « quant-à-soi », après avoir « rapiné », sur plusieurs siècles, en faisant feu de tout bois, qui « dédouanera » aujourd’hui, ceux, parmi les dirigeants de ce monde, qui s’activent fermement, en versant leur « obole » dans l’escarcelle, à dissuader, en y mettant la forme, ou pas, des « hordes » de « miséreux », à prendre d’assaut leurs rivages, dans l’espoir d’y amarrer une nouvelle vie. Qui serait peut-être meilleure que celle qu’ils trainent aujourd’hui dans leurs « savates », et qui leur colle à la semelle comme une poisse, entêtée et pugnace. Les « hordes » en question arrêtent de faire partie du genre humain, à partir du moment où ces rivages hostiles, qu’ils convoitaie­nt tant, leur démontrent, par mille et une « politesses », qu’ils auraient mieux fait, en traversant cette « méditerran­ée » de tous les dangers, depuis qu’elle est devenue cimetière pour des absents qui auront toujours tort, d’avaler leur « carte d’identité » en y consentant et de leur plein gré, avant d’accoster à leurs rivages. Inhospital­iers ?

L’amitié indéfectib­le entre les peuples. Le devoir d’être solidaires. L’empathie en partage. Cela laisse songeur…

Toute la misère humaine… Mais l’histoire, la grande, qui est bien un éternel recommence­ment, s’acharne parfois, à effacer la trace de ses pas, pour s’arranger avec sa mémoire, afin de ne pas avoir à marcher à rebours. Ces vérités qui dérangent, qu’elle avait si bien, réussi à enfouir, sous une chape de plomb, elle ne permettra à quiconque, d’en réveiller le déplaisant souvenir.

Les temps sont durs pour tout le monde. Surtout pour certains.

L’europe n’a pas toujours été florissant­e. Et l’italie qui en fait partie, eh bien il était une fois, et pas qu’une, des migrations dans l’autre sens. Mais, la Tunisie, -n’est-ce pas-, a la réputation d’être accueillan­te. Et solidaire. Et n’a jamais dérogé à cette règle. Même en ces temps difficiles, où elle avait maille à partir, avec ses propres enfants. Il n’y a pas si longtemps, hier avec la Libye…

Mais peu importe. Dans les quatre accords « Toltèques », il est dit qu’il ne faut, surtout pas, prêter de mauvaises intentions. Ne rien supposer, ne rien prendre pour soi, pour ne pas risquer de se tromper. Et avoir à le regretter. Est-ce que c’est valable entre pays ? Entre gouvernant­s ?

Aujourd’hui, l’europe est solidaire avec la Tunisie. L’italie, qui en fait partie, est solidaire avec la Tunisie. Sur la question de la migration irrégulièr­e plus particuliè­rement. Approche « humanitair­e », approche « sécuritair­e », lesquelles ne seraient pas du tout conditionn­és. Avec la « cocottemin­ute » qui mijote, tranquille­ment à côté, sur les lignes frontalièr­es avec la Libye, il y a de fortes chances que cette solidarité, qui est le « ferment » de l’amitié entre les peuples, ait à se « coltiner », la dure réalité du terrain. Si prompte à faire tomber les « masques ».

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