«Les itinéraires du théâtre tunisien : des troupes régionales aux centres des arts dramatiques et scéniques»
LE TEMPS - FAIZA MESSAOUDI
Latifa Gafsi a parlé avec beaucoup d’humour de son expérience théâtrale au sein de la troupe régionale de Gafsa et de ses débuts un peu difficiles avec le Nouveau Théâtre vu l’image de la femme à cette époque dans la mentalité de sa région. Elle était la première et unique femme à jouer le théâtre en ce temps là, ce qui lui avait valu beaucoup de peine au sein de sa famille et de son entourage. Sa conviction en l’importance du théâtre et sa volonté à dépasser les obstacles l’avaient aidée à réaliser son rêve de changer la mentalité de sa région quant à l’exercice de l’art du théâtre par des femmes. Noureddine El Werghi a également parlé de son expérience depuis son séjour en France. Ses études en sociologie et son appartenance à Perspective, le motivaient à écrire des textes dramatiques et à faire des mises en scènes, afin de militer pour la cause sociale à travers le théâtre. Mais à son retour en Tunisie, il était appelé à contribuer à la page culturelle du journal Le Temps en tant que critique de théâtre. Ensuite, il était chargé de correction dans le même journal, mais il était renvoyé suite à la gaffe qu’il avait commise de ne pas avoir corrigé l’expression « combattant suprême » qui devait s’écrire avec les initiales en majuscule. A son retour à Jandouba, il avait collaboré avec des hommes de théâtre, à Siliana avec Mohamed El Madiouni, et surtout au Kef avec Kamel Allaoui qui lui avait permis d’écrire des textes dramatiques à la troupe du Kef. Entre temps, une idée de créer la troupe régionale de Jandouba avait été proposée par le secrétaire du comité culturel de Jandouba M Abdelaziz Belaid, Mohamed Madiouni lui avait proposé de diriger la troupe.
Jamel El Aroui a parlé de la dynamique théâtrale à Mahdia, depuis les clubs de théâtre en 55 et 56, et l’association Mkarem el mahdia. La troupe régionale de Mahdia a été fondée en fin de l’année 1976, une décision qui revenait à M Noureddine Hached et dont la direction de la troupe a été confiée dans un premier temps à Abdallah Rwached qui avait fait appel à Salah Miled et Mohamed Zargouni de Kairouan, ensuite à d’autres comme Kamel Allaoui, Hachemi Ghachem… le mal qui a été enduré jusqu’aujourd’hui, était le vol de toute l’archive de la troupe régionale de Mahdia, parait-il par ordre du département théâtral au Ministère. Des gens qui avaient travaillé pendant une trentaine d’années, étaient dépourvus de leurs droits, certains comme
Fathi Barboura ou Salem Ben Hassine payés 180 dinars par mois.
Nissaf Ben Hafsia a souligné l’importance de son profil et ses acquis administratifs avant de venir à la direction du Centra National des Arts dramatiques et scéniques de Sfax. Ella avait ainsi travaillé sur des problèmes en rapport avec l’organisation et l’administration du Centre. Son objectif était de faire évoluer la productivité et de doubler le budget. Elle avait récupéré les artistes de la troupe qui étaient partis et les avaient réintégrés dans l’acte créatif.
Hamadi Whaybi a parlé du long souffle à réaliser son rêve qui était le Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques de Kairouan. Cet acquis important était venu certainement suite à l’héritage sont aujourd’hui de la troupe régionale de Kairouan, mais aussi à d’autres manifestations culturelles qui étaient des rendez-vous rtistiques importants à Kairouan, tel que le Festival du Théâtre Moderne, le Printemps des arts… il avait fallu donc un terrain solide pour la création d’un Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques de kairouan. Mansour Sghayer a parlé de la troupe municipale de Douz. Dés le début, la troupe avait collaboré avec des académiciens dans 90% de ses créations, c’est-à-dire un théâtre amateur avec un souffle professionnel. Elle travaillait sur un projet et avait préparé au niveau de l’infrastructure son propre espace avec de bonnes conditions pour la création.
F.M