La petite histoire du petit arabe fidèle à la vieille juive
Lectures d’été «La vie devant soi» de Romain Gary
L’enfant si attachant, lui aussi le narrateur émaille son roman de réflexions sur la vie. ‘’Il faut aimer’’, la dernière phrase du roman sonne comme une prophétie sur le sens même d’une vie qui ne vaut rien sans Amour du prochain. L’écrit est à première vue sombre mais le lecteur se retrouve à chaque fois emporté par une certaine bonne humeur contagieuse.
Momo qu’on nous montre au tout début du roman comme étant un petit garçon qui s’embrouillait dans la langue française en utilisant un vocabulaire fait d’amalgames amusants, grandit et mûrit. Le lecteur suit l’évolution de ce personnage et apprend avec lui le sens de la vie dans un beau condensé de sensations pures. Le petit garçon se retrouve projeté dans un mode d’adultes qu’il doit appréhender avant l’heure. Momo vit chez Madame Rosa depuis des années jusqu’au jour où celle-ci tombe malade alors il s’occupe d’elle et ne prend pas en considération les recommandations du médecin qui préfère qu’elle soit hospitalisée.
« Romain Gary l’auteur de ce roman a reçu le prix Goncourt pour ce roman, sous le nom d’emprunt d’emile Ajar. En effet Romain Gary s’est joué du Goncourt puisque le règlement n’autorise pas un auteur à recevoir le prestigieux prix deux fois, or il l’avait déjà obtenu en 1956 pour Les Racines du Ciel. Il voulait par cette mystification retrouver une certaine liberté d’expression, loin des critiques. L’affaire fut révélée à la mort de l’auteur en 1980. » C’est une histoire tendre, violente et sombre à la fois. Momo un petit arabe vivant à Belleville dans les années 70 raconte son quotidien avec des mots simples, à son hauteur. Il est pris en charge par une vieille juive ancienne prostituée ayant pris sur elle d’accueillir sous son toit des enfants de prostituées pour les protéger de la vie et ses aléas. Un écrit à première vue naïf mais il est en tous les cas atypique car il sort de la bouche d’un petit narrateur… qui deviendra grand.