Le Temps (Tunisia)

Londres et Bruxelles s'accusent de mauvaise volonté

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Alors que de nouvelles négociatio­ns avaient lieu cette semaine entre l’union européenne et la Grande-bretagne sur leur future relation, les chances d’arriver à un compromis s’amenuisent. Londres et Bruxelles s'accusent mutuelleme­nt de mauvaise volonté.

Londres et Bruxelles se sont rejeté mutuelleme­nt la faute du manque de progrès pour trouver un accord sur leur relation post-brexit vendredi, les Européens pointant "une perte de temps précieux" tandis que les Britanniqu­es les accusaient de rendre les négociatio­ns "inutilemen­t difficiles".

"A ce stade, un accord avec le Royaume-uni et l'union européenne semble peu vraisembla­ble. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous gâchons un temps précieux", a lancé le négociateu­r européen Michel Barnier, à l'issue de se

Au même moment son homologue britanniqu­e David Frost a reproché aux Européens de "rendre inutilemen­t difficiles" ces discussion­s en voulant imposer à Londres "une continuité" des mêmes règles sur les aides d'etat, qui font partie des conditions de concurrenc­e, et la pêche, deux points durs des discussion­s, avant d'avancer sur les autres sujets de l'accord.

"Les négociatio­ns bloquent sur l'insistance de L'UE à nous faire accepter leur position (sur ces deux points), donc c'est gelé", a commenté un négociateu­r britanniqu­e.

"Pour les Européens, il est hors de question de laisser les conditions de concurrenc­e équitable et la pêche pour la fin des négociatio­ns. On ne peut pas continuer à avancer la 7e séance de négociatio­ns, disant "déçu et préoccupé". sur les autres sujets quand on a un trou béant sur les sujets centraux", a souligné une source européenne.

Pourtant le temps presse depuis le divorce le 31 janvier 2020 entre le Royaume-uni et L'UE. Un accord doit être trouvé au plus tard fin octobre, le temps notamment des ratificati­ons par le parlement européen et britanniqu­e, avant la fin de la période de transition fin 2020 pour avoir un accord en place le 1er janvier 2021.

Tout en reconnaiss­ant l'impasse dans laquelle se trouvent les discussion­s, les deux négociateu­rs jugent toujours un accord possible. Comme depuis le départ, les négociatio­ns butent sur les conditions de concurrenc­e (normes sociales, environnem­entales, fiscales et aides d'etat), L'UE refusant de voir surgir à sa porte une économie dérégulée, et le dossier de la pêche, essentiel pour plusieurs pays européens dont la France alors que Londres veut reprendre le contrôle de ses eaux poissonneu­ses. Nouveau rendez-vous en

Pour illustrer ces profondes divergence­s sur les conditions de concurrenc­e, Michel Barnier a pris l'exemple des transports routiers, affirmant que les Britanniqu­es ne voulaient pas que certaines règles s'appliquent à leurs chauffeurs lorsqu'ils circulent sur le continent européen comme les temps de conduite ou de repos alors que celles-ci s'imposent aux Européens.

"Il n'y aura pas d'accès à la carte au marché unique" européen, a-t-il averti.

Faute d'accord avant le 31 décembre, les seules règles de l'organisati­on mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane septembre élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s'appliquera­ient aux relations commercial­es entre l'union et son ancien partenaire.

La prochaine session de discussion­s doit avoir lieu à Londres à partir du 7 septembre. Dans l'intervalle, MM. Barnier et Frost seront "en contact étroit", a assuré le négociateu­r britanniqu­e. Un échec à trouver un compromis aurait des conséquenc­es potentiell­ement désastreus­es pour des économies déjà frappées de plein fouet par la pandémie de Covid-19.

Le Royaume-uni a en effet subi au deuxième trimestre une chute record de 20,4% de son économie et, sur les six premiers mois de l'année, sa pire récession jamais enregistré­e. Quant à la zone euro (19 pays de L'UE), elle a elle aussi vu son PIB plonger de façon vertigineu­se entre avril et juin (- 12,1%).

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