Le Temps (Tunisia)

A hue et à Dia…

- S.H.

LE TEMPS - Samia HARRAR Ça nous occupera pour ce qui reste de l’été.

Non, sérieuseme­nt, sans plaisanter, et les instances concernées devraient y réfléchir : pourquoi ne pas remettre la rentrée pour plus tard ? Octobre, oui, ce ne serait déjà pas si mal. C’est pour la bonne cause, promis, juré ! Vous imaginez les bavettes par cette chaleur ? Non mais ! Mais ce n’est pas la seule raison, soyons honnêtes. La vérité c’est que l’école, depuis quelques temps, immémoriau­x, a arrêté d’être ma tasse de thé. Histoire de ne pas avouer qu’elle ne l’a jamais été. Depuis que j’ai déserté ses bancs et son préau. Alors du coup, je pense à la jeune génération, qui en subit aujourd’hui de plein fouet, tous les contrecoup­s, des réformes successive­s, qui en auront, petit à petit, pernicieus­ement, érodé tout ce qui ressemble à de la joie. Parce que, non, ce n’est pas vrai que nous n’aimions pas l’école. Nous l’aimions tellement que le dernier jour des cours, nous nous mettions tous à pleurer, comme des « madeleines », parce que les vacances scolaires allaient nous en priver. Et c’était un bonheur, sans partage, qui nous faisait lever matin, le jour de la rentrée, pour retrouver, cet « antre » du savoir, qui ne nous rebutait pas, parce que l’enseigneme­nt n’était ni sinistre ni gris. Nos maîtres (esses) étaient joyeux et sages, et nous les adorions. Aujourd’hui nos enfants détestent l’école. Et nous compatisso­ns parce que nous comprenons que cette « détestatio­n », qui pourrait nous surprendre, ne nous surprend pas outre-mesure. Et il faut avouer, que bien souvent, les maîtres n’y sont pour rien. En réalité, ce sont les programmes scolaires qui sont devenus, rébarbatif­s à souhait, à force d’avoir été « bardés » comme des ânes, obligés de ployer sous un poids, trop lourd pour leur frêle ossature. Résultat au bout du compte : pour être devenus trop chargés, ils en ont gagné en ennui ; et nos enfants, en fatigue, et en extrême lassitude. Ils devront s’y plier de bonne grâce ? Etre capables d’entrer dans le « moule », sans rouspéter ni rechigner ? Et si cette « option » ne leur parle pas ? Que cette perspectiv­e les rebute, et qu’à la simple idée, de surcroît, de devoir se « museler » pour que passe l’orage, ne les enchante guère : que faut-il faire ? Oui, il est vrai qu’ils n’ont pas le choix. Et qu’ils n’ont pas voix au chapitre. Ils doivent juste obéir, et enfiler cartable et tablier, pour rejoindre l’école le 15 septembre prochain. Que Dieu pardonne à Charlemagn­e !

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