Le Temps (Tunisia)

Cartes sur table

- Par Faouzi SNOUSSI

Maintenant, les jeux sont faits et on va jouer cartes sur table, parce que plus personne ne peut plus rien cacher, et il y va de l’avenir du pays qui coule, alors que certains creusent encore, pour mieux l’enfoncer.

Le tocsin va sonner pour les ennemis de la Nation et de la Patrie qui se disent concernés par ce qui va advenir, mais qui font tout pour entraver tout ce qui est de nature à recoller les pots cassés. Il y a ceux qui veulent qui cherchent à entamer une opération de sauvetage, et il y a d’autres qui ne pensent qu’aux intérêts personnels et partisans, et, pour cette fois, les citoyens devront savoir dissocier entre la BONNE graine et l’ivraie, parce qu’il y va de leur avenir et de celui de leurs enfants. Certes, il y a cette hantise qui anime les « élus » du peuple à propos de possibles élections législativ­es, si le gouverneme­nt de Hichem Méchichi ne passe pas, mais ce n’est pas là, le vrai problème.

Le chef du gouverneme­nt désigné a été la voix de la sagesse. Il avait martelé que, dans la conjonctur­e actuelle marquée par des conflits latents, entre les blocs parlementa­ires, il lui est impossible de prendre la voie d’un gouverneme­nt basé sur les quotas partisans, surtout en raison des dissension­s entre les partenaire­s politiques, l’absence de programmes des partis et, les clivages politiques qui avaient fait obstructio­n à toute action bénéfique pour le pays. Méchichi est animé des meilleures intentions et il a tenu tête aux revendicat­ions des partis politiques, même au risque de voir ses efforts capoter. Toutefois, il part gagnant, puisque ces partis politiques ne pèsent pas très lourd et qu’ils sont dans la crainte d’un changement de la configurat­ion totale du paysage politique au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), au vu des derniers sondages qui, même si on n’y croit pas vraiment, avaient été le baromètre de dernières élections législativ­es et présidenti­elles. Méchichi a relevé le défi, malgré la conjonctur­e difficile et il a tenu tête, parce qu’il sait à quoi il doit s’attendre, et ce n’est pas la décision du conseil de la Choura d’ennahdha qui risque de lui faire peur, au cas où il décide de ne pas lui accorder sa confiance. Il a passé au filigrane les futurs membres de son cabinet, en envoyant leurs noms à l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC).

En bravant les partis, le chef du gouverneme­nt désigné a gagné une manche, en jouant cartes sur tables, et l’espoir que la victoire finale lui revient, afin d’entamer l’opération de sauvetage.

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