L’enquête se poursuit et la grogne des avocats aussi
Sit-in devant le tribunal et protestation des avocats soutenu par le bâtonnier de l’ordre national Ibrahim Bouderbala, lequel n’a pas lâché prise en suivant de près l’évolution de cette affaire de l’agression de Me Nesrine Gornah, avocate à Tunis, par la police d’el Mourouj.
Officiellement, les autorités dont notamment le ministère de la justice, ainsi que les associations des droits de l’homme, ont fait part à l’ordre de tout leur soutien. Un soutien inconditionnel certes, mais sur le principe, toute agression perpétrée par la police, à l’encontre des citoyens d’une manière générale est inacceptable. C’était la semaine dernière. Après quoi ça a l’air d’un feu de paille qui s’est vite éteint. Maintenant ce sont les choses sérieuses comme on dit, qu’il faut prendre en considération à savoir la preuve de l’agression. A ce propos, le dossier médical de la présumée victime aurait été subtilisée. Seulement le constat de coups et blessures par le médecin de l’hôpital, ne suffit pas à lui seul en tant que moyen de preuve. Ce qu’il faut établir de manière indubitable, c’est la relation de cause à effet entre les coups et blessures médicalement constatées, et l’agression alléguée par l’avocate concernée. Surtout que le commissaire de police d’el Mourouj 5, persiste et signe en soutenant que « les accusations avancées par Me Nesrine Gornah n’ont aucun fondement, et qu’il est impensable d’agresser de but en blanc une avocate qui s’est présentée dans le cadre de l’exercice de sa profession. Par ailleurs et Jusque-là, aucune résolution n’a été officiellement prise, tant sur le plan disciplinaire que sur le plan judiciaire. Bien entendu, et quelle que soit l’issue de cette affaire, les agressions verbales ou physiques perpétrées par la police restent difficiles à prouver devant le tribunal qui passait souvent outre, durant l’ancien régime. Me Radhia Nasraoui à laquelle nous souhaitons prompt rétablissement, en connait quelque chose !
Baptisée TAWJ (couronnement en arabe), l’association des femmes juges tunisienne a été créée afin de renforcer le rôle des femmes dans le secteur de la magistrature tunisienne en matière des droits humains et de favoriser leur participation dans l’appareil judiciaire.
Pour la juge Saida Chebili, présidente de ladite association, « reconnaître les spécificités de la femme-juge, est devenu une nécessité, la Tunisie ayant besoin de plus d’humanité et de sensibilité, pour répondre aux besoins spécifiques des justiciables ».
Selon Sana Ben Achour, féministe et professeure de droit : « Le vocable « femmes » ne désigne pas, on s’en doute, le rapport quantitatif en faveur des femmes –celles-ci demeurant minoritaires dans tous les cas- mais bien l’implantation sociologique des femmes dans le corps judiciaire ». Elle cite les propos suivants d’elise Hélin, attachée au Secrétariat général français, qui a réalisé une étude sur « Les femmes magistrats en Tunisie : « Il est peu probable que l’implantation des femmes dans la magistrature en Tunisie, ainsi que leur présence quantitative, puisse être remise en cause à moyen et probablement même à long terme. Cette présence apparaît bien comme un acquis durable, bénéficiant du soutien de l’autorité politique, et les mécanismes mêmes du déroulement de la carrière assurent une relative pérennité à cette présence. »Cependant une association de femme juges estelle nécessaire pour consolider la justice ? Pour certains féministes, la présence de la femme dans la magistrature est nécessaire à consolider l’égalité des chances parmi les deux sexes dans le domaine de la justice. Mais de là à en faire une association à part, cela peut être considéré comme sexiste. Parmi ces féministes, feu Gisèle Halimi, qui était du reste pour la féminisation de la magistrature, considérait qu’à la barre le sexe importe peu. On a d’ailleurs retenu sa boutade lorsqu’elle s’écria à l’occasion de l’une de ses plaidoiries : « Pour la défense, ce qui compte c’est le droit …peu importe ce qu’il y a sous la robe »…
Le Barreau est endeuillé par le décès le 17 aout 2020 de
avocat à la cour de cassation
Il a été inhumé le 18 août 2020 au cimetière du Jellaz
Après avoir occupé le poste de magistrat au tribunal administratif, durant plusieurs années, il a rejoint le Barreau en 1996 et a été inscrit à la même année à la cour de cassation.
Il a été parmi les six premiers avocats qui avaient constitué une association d’avocats et de consultations juridiques. Durant 26 ans de carrière dans la profession il a fait montre de sérieux de compétence, mais également de courtoisie, d’affabilité et de gentillesse, par lesquelles il a marqué ses confrère et tous ceux qui l’ont connu et côtoyé.
Paix à son âme.
Nous apprenons également le décès :
-Du frère de Me Yousr Karbout, avocate à Tunis
Le défunt a été inhumé le 9 août 2020.
Puisse Dieu Le Tout Puissant leur accorder Son accueillir en Son Eternel Paradis.
Infinie Miséricorde et les