Instrumentalisation politique !
Les plus dévoués sont souvent les plus mal servis, pour cause, ils ne cherchent pas de contrepartie dans ce qu’ils entreprennent spontanément. Hamadi Agrebi, le génie du ballon rond qui vient de tirer sa révérence, dernièrement, est de cette trempe. Il a attiré les foules dès son jeune âge, mais n’a pas eu la monnaie de sa pièce, comme on dit et c’est bien dommage.
Il n’était pas seulement un footballeur talentueux, mais un artiste, à chaque fois qu’il se mettait à l’ouvrage. Seulement, les temps n’étaient pas les mêmes, et les footballeurs de son époque vivaient un dilemme : mettre à profit leur génie, même si c’est sur le compte de leurs personnes quand même. Modeste, Hamadi Agrebi n’était pas exigeant pour ce qu’il a été et ce qu’il a donné, avec amour et beaucoup d’entrain et de motivation.
Tous les citoyens qui l’ont connu ont exprimé leur énorme chagrin. Ce qu’il a gagné c’est l’amour de tous, sans exception, en échange de son spontané dévouement. Sa disparition prématurée a affligé tout le monde et au cours de son enterrement le lapsus sur son nom fait par Elyès Fakhfakh, le chef du gouvernement sortant, lors de l’oraison funèbre, n’a été que par excès d’émotion.
En effet, il n’y a aucun lien entre feu Hamadi Agrebi et Hamadi Jebali, sauf par le prénom. Simple lapsus pouvant dénoter des préoccupations de son auteur par toutes sortes de problèmes qui le tracassaient. Il a, malgré tout, essayé d’être à la hauteur de ses responsabilités, aussi bien dans la vie publique qu’au sein du gouvernement. Il ne faut pas oublier également le président de la République, qui s’est déplacé jusqu’à Sfax pour présenter ses condoléances à la famille du défunt. Le chef du législatif qui lui avait rendu hommage en 2017 de son vivant, a profité de son déplacement à Sfax, afin de gagner encore une fois de plus, la sympathie des Sfaxiens et faire quelques déclarations, louant entre autres les qualités de l’ex-ministre nahdhaoui de la santé, dont le limogeage serait « parmi les causes de la résurgence du virus Corona », a-t-il affirmé.
En tout état de cause il ne semble pas plus préoccupé par le décès du footballeur de génie, que par le fait de se repositionner au sein de L’ARP, ainsi qu’à celui de son parti. Chacun a réagi à sa façon et selon sa conception de la vie et de la mort. D’aucuns réagissant spontanément sans calcul et sans chercher de contrepartie, alors que, pour d’autres, chaque chose a un prix. C’est le dilemme de la mort et de la vie, de tout temps, hier comme aujourd’hui.
Paix à l’âme de Hamadi Agrebi, le génie qui a gagné l’amour du public, et qu’on n’oubliera jamais.