Le Temps (Tunisia)

Le langage du Temps

- Par Samia HARRAR

Jusqu'à ce que sa « sainteté » ne rapplique. Pour induire le chaos. Et saper le moral de toutes les troupes, dans la foulée. C'est plus facile après coup, de tirer les ficelles du «jeu».

Un jeu qui est devenu très dangereux, aujourd'hui que le pays, comme un esquif trop frêle, face à une tempête, aussi impromptue que violente, tangue comme pris d'une lourde ivresse, prêt à couler, à chaque fois qu'une vague trop haute se lève, menaçant de l'engloutir avant que les secours, sommés de se dépêcher sur les lieux, mais dirigés vers une direction aux antipodes, n'avalent l'hameçon. Ils ne sont pas les seuls… Ghannouchi n'est pas d'accord et il le fait savoir. Le reste de ses « troupes », aussi. Tous ? En ordre dispersé, ils finiront, pour ne pas changer, par obéir aux consignes de leur chef. Et de sa charmante « nomenklatu­ra ». Ce qui promet des « vertes et des pas mûres », pour un pays, miné, plus qu'à son compte, depuis qu'ennahdha s'est mêlée d'en saborder tous les acquis, sous couvert de lui assurer une voie de « salut », qui serait royale. Dix ans après, le résultat est là.

Il y a, effectivem­ent moyen, de se féliciter que le « cheikh » de Montplaisi­r, ait daigné, fouler, de ses « savates », le sol d'une Tunisie, qui mérite tout de même, incontesta­blement, un meilleur sort que celui qui lui a été réservé, avec l'intrusion des Nahdhaoui dans les cercles du pouvoir. Jusqu'à en « noyauter » le coeur battant. Et s'emparer du reste.

Nous disions donc, que Ghannouchi, n'était pas d'accord. Et qu'il voyait, d'un très mauvais oeil, l'installati­on d'un gouverneme­nt de « compétence­s nationales », sur lequel il ne pourra pas avoir prise, sans y placer ses « pions ». Cela est de nature à annoncer la couleur. Est-ce qu'il faudrait que Méchichi en tienne compte ? Est-ce qu'il faudrait que Saïed, sans s'en offusquer outremesur­e, et histoire d'avoir la paix dans ses « logis », accepte de se plier, illicopres­to, aux « desiderata » d'un Morched sur le retour, qui joue là, et il le sait, sa dernière carte ? Rien n'est moins sûr… La partie ne fait que commencer.

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