Le Temps (Tunisia)

« 24 parfums » Le spectacle de toutes les découverte­s

- L.B.K

LE TEMPS : LOTFI BEN KHALIFA

La soirée de démarrage de la 44è édition du festival internatio­nal de Dougga, qui vient d’avoir lieu le 22 août sur la scène du théâtre antique de l’ancienne Thugga, a été assurée par l’ensemble musical et vocal du musicien et maestro Mohamed Ali Kammoun. Son spectacle « 24 parfums » de chants, de musique et de danse et conçu au sein d’ateliers est une variation sur le thème des chants ancestraux recueillis chez les aînés des artistes et ceux qui préservent ce patrimoine aux vingt quatre gouvernora­ts de la Tunisie.

Un legs musical remis au goût du jour où de très jeunes voix le reprennent dans un spectacle aux mille couleurs et parfums musicaux qui nous surprennen­t par la richesse de leur contenu, non seulement composé d’oeuvres anciennes et qu’on découvre à l’occasion, mais aussi par des oeuvres orchestral­es composées par Mohamed Ali Kammoun qui s’inspire de moult musiques des quatre coins de la Tunisie, allant du Malouf au chant bédouin, pour ne citer que ces deux genres. Les fusions y regorgent et donnent à voir et à écouter une autre musique, dirait-on. Une musique magique un peu « folle » parfois où les solos de violon avec le jeu subtil, réfléchi et d’improvisat­ion de Zied Zouari, le nouvel enfant prodige de la musique tunisienne. La danse n’y est pas en reste dans la mesure où une danseuse et un danseur ont participé séparément à ce spectacle pour insister à dire toute l’envie que donnent les rythmes joués pour exécuter quelques pas de danse en solo. « 24 parfums », ce sont également près de deux heures de chant et de musique où les lumières n’ont pas été exploités à bon escient. Car c’est une lumière presque tamisée qui y a pris le dessus. Cela aurait mieux théâtralis­é ce travail de longue haleine. Mais le résultat était là avec une certaine fougue à jouer et à chanter joyeusemen­t chez des artistes qui venaient de plusieurs régions de la Tunisie. Chaque thème, chant ou morceau musical ancien ou nouveau était indiqué par une illustrati­on sur un écran placé au fond de la scène. Une manière proposée pour le public pour afin qu’il puisse suivre le rythme du spectacle.

Une certaine noblesse

A la question du « Temps » sur l’éventualit­é de continuer dans cette lignée de polyphonie, d’arrangemen­t et de fusion, Mohamed Ali Kammoun nous a répondu qu’il a beaucoup travaillé sur les nouvelles conception­s de la musique tunisienne, ayant déjà fait dix ans de Jazz après avoir chanté dès son jeune âge le Malouf et les « Mouachahat­s. » En venant à Dougga, il a constaté qu’il y avait une certaine noblesse à apprécier ces musiques chez le public présent. Le programme qu’il a proposé, a-t-il ajouté, est celui présenté à l’olympia, à Paris, étant donné que ce spectacle date de 2018. Cela diffère du public auprès duquel il se trouve. Mais malheureus­ement, tous les spectacles prévus en Tunisie ont été annulés à cause de la pandémie du Covid-19.

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