Un méga pôle économique pour sauver l’économie ?
• 69% des chefs d’entreprises menacés de la continuité de leur activité en l’espace de moins de deux ans selon le cabinet EY Tunisie La deadline, c’est aujourd’hui ! Le chef du gouvernement désigné Hichem Mechichi devrait annoncer la composition de son gouvernement contesté. Un gouvernement qui risque de connaître le même sort que celui du gouvernement « mort-né » de Habib Jemli, face à l’ascétisme des partis politiques qui rechignent à cautionner un gouvernement de technocrates ou de compétences. Cela va nous mener à un laborieux feuilleton politique, susceptible de conduire le pays vers un drame économique et social insupportable. Le dernier baromètre du cabinet EY Tunisie dévoile que 69% des chefs d’entreprises estiment être menacés dans la continuité de leur activité, en l’espace de moins de deux ans ; alors qu’ils n’étaient que 55% à s’inquiéter avant la crise sanitaire.
La situation ne rassure guère et pourrait empirer en l’absence d’un consensus politique.
Le chef du gouvernement désigné Mechichi propose un pôle économique qui regroupera les ministères des Finances, du Développement, de la Coopération internationale, de l’investissement et des Domaines de l’etat, dans un seul pôle qui sera confié à Ali Kooli, actuellement DG de Bank ABC Tunisie, une Banque Internationale filiale du Groupe Bank ABC fondé en 1980 à Bahreïn.
Ainsi, et selon les dernières supputations en date, un banquier serait pressenti pour chapeauter le pôle économique et financier : le portefeuille le plus délicat et le plus important de l’étape. Aujourd’hui, le pessimisme hante les milieux des affaires, à l’idée de la résurgence en force des cas de contamination au Covid 19.
Le secteur financier, du commerce et des services : Vers une baisse de plus de 30% de leur CA
Selon les résultats de l’enquête élaborée par la Cabinet d’audit financier et de Conseil EY Tunisie, 74% des dirigeants déclarent une baisse de leur chiffre d’affaires de 2020 supérieure à 10% (par rapport aux prévisions de début d’année).
La baisse du chiffre d’affaires est de plus 30% pour 31% des participants, particulièrement dans le secteur financier, du commerce et des services. Elle affecte les entreprises indépendamment de leurs tailles. A leur tour, les PME et les grandes entreprises connaissent le même sort.
66% des répondants déclarent ne pas avoir bénéficié des mesures de soutien aux entreprises mises en place par l’etat
D’autre part, 10% des répondants ont déclaré avoir bénéficié des aides de l’etat. En effet, le complément d’enquête post-covid fait montre que 66% des répondants déclarent ne pas avoir bénéficié des mesures de soutien aux entreprises mises en place par l’etat. Une assistance en soi dérisoire qui dénote si besoin est de l’échec, sinon de l’insuffisance des outils de soutien engagés par le gouvernement sortant Fakhfakh et leur incapacité à contenir l’impact de la crise sanitaire affectant les unités productives tunisiennes. La chute aux enfers du chiffre d’affaires des entreprises, voire la cessation totale d’activité pour d’autres entreprises est l’exemple frappant de la fragilité de la situation et de la faible résilience aux choc du Covid. D’ailleurs plus de 161 mille postes d’emplois ont été perdus au deuxième trimestre 2020.
31% des entreprises interviewées estiment que le plan de relance économique doit privilégier l’offre à travers les incitations fiscales et financières aux entreprises et 21% sont pour la stimulation de la demande. Par ailleurs 20% des dirigeants souhaitent un assainissement budgétaire et une réforme des entreprises publiques. Néanmoins tout plan de relance économique dépendra indéniablement de la stabilité politique. Une stabilité tant désirée et fortement menacée par le flou, l’incertitude et le tâtonnement ; le tout sur fond de « guéguerres » politiques stériles et de narcissisme égocentrique et pusillanime d’une classe politique à court d’idées et en perte de vitesse.
YGA