Indépendance affectée ?
La nomination de certains magistrats au sein du gouvernement touche-t-elle à leur indépendance ? Question qui a toujours suscité la polémique, parmi les membres de la profession et au sein du monde judiciaire d’une manière générale.
Le terme magistrat désigne toute fonction d’autorité et, d’ailleurs, le procureur de la République est une autorité qui représente l’etat avec ce pouvoir d’action dont il est chargé par les autorités de tutelle pour préserver l’ordre public. Toutefois il est tenu dans cette même optique, de veiller à la justice publique. C’est là qu’est le hic, car il peut agir suivant les directives qui lui viennent de l’autorité de tutelle à savoir le ministre de la justice, surtout lorsqu’il s’agit d’un régime autoritaire. Si bien que l’indépendance de la magistrature est remise en question lorsque le ministre de la justice manifeste un certain ascendant sur le procureur de la République ou sur certains magistrats et pontifes de la justice. Que dire de l’indépendance du juge lorsqu’il est appelé à un poste au sein du gouvernement ? Qu’il s’agisse de ministre de la justice ou de n’importe quel autre portefeuille, cela risque d’affecter l’indépendance de la magistrature, s’il n’est pas à l’abri de toute instrumentalisation politique. Sans donner de noms, il y a eu des juges qui, au cours de leur exercice au sein du gouvernement, se sont comportés de manière pondérée alors qu’auparavant des juges ont essayé d’exercer leur ascendant sur les magistrats qui se sont à un moment donné rebiffés. Cela dépend non seulement du régime, mais également de la personne elle-même. Rappelez-vous les propositions de certains magistrats faites par Jemli le premier chef du gouvernement désigné par le président de la République. Cela a suscité l’indignation de la plupart des partis et des membres de la société civile, les personnes concernées étant connues pour leur appartenance politique à un mouvement bien influent.
C’est la raison pour laquelle, Méchichi a pris la précaution de contacter les instances judicaires dont notamment le Conseil supérieur de la magistrature en vue de se concerter avec elle et d’avoir une idée sur les juges qu’il a proposés au sein du gouvernement. Bon vent à tous !
Un décret gouvernemental portant création au sein de la présidence du gouvernement d'une direction générale de la gouvernance et de la prévention de la corruption et fixant ses attributions est paru au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) le 27 août dernier.
Alors qu’il y a des remous au sein de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), son ancien président ayant été dernièrement limogé, cette direction a-t -elle pour but de contribuer davantage à la prévention de la corruption et la consolidation et par là-même de son éradication, en collaboration étroite avec le Pôle judiciaire? wait and see.
Ces nobles figures qui nous quittent
Le monde du barreau est affligé par la disparition dernièrement de :
Me Abdeladhim Maghribi, premier secrétaire général adjoint de l’union des avocats arabes.
Le décès de ce grand militant des causes arabes constitue une grande perte pour tous les avocats arabes.
Nous apprenons également le décès :
-De la mère de Me Lotfi Chemli, avocat à Tunis
La défunte a été inhumée le 26 août 2020 au cimetière du Jellaz.
-De l’oncle de Me Hamza Dridi, avocat à Tunis
Le défunt a été inhumé le 26 août 2020 au cimetière de Ben Arous
-De la mère de Me Nadra Ben Essid, avicate à Tunis
La défunte a été inhumée, le 28 août 2020 au cimetière de Bajaoua.
-De la mère de Me Nabil Asli, avocat à Tunis.
La défunte a été inhumée le 28 août 2020 au cimetière du Jellaz.
Puisse Dieu leur accorder Son Infinie Miséricorde et les accueillir en Son Eternel Paradis.