Le Temps (Tunisia)

La situation économique perçue comme «mauvaise» chez 90% des chefs d'entreprise­s

L'IACE publie une enquête sur l'évaluation de la prestation du dernier gouverneme­nt :

- Le Temps-khouloud AMRAOUI

Les tirailleme­nts politiques ont approfondi la crise économique nationale dont laquelle se débat le pays depuis la révolution. La pandémie vient également jeter son dévolu, sur des finances déjà plombées. Toutefois, la conscience partisane est absente. L'économie nationale périclite. L'heure est à l'action. A ce titre, l'institut

Arabe des Chefs d'entreprise­s

(IACE) vient de rendre public, une enquête, portant sur le thème de l'évaluation du dernier gouverneme­nt, l'impact de l'instabilit­é politique et les actions à entreprend­re par le prochain gouverneme­nt.

Les tirailleme­nts politiques ont approfondi la crise économique nationale dont laquelle se débat le pays depuis la révolution. La pandémie vient également jeter son dévolu, sur des finances déjà plombées. Toutefois, la conscience partisane est absente. L’économie nationale périclite. L’heure est à l’action. A ce titre, l’institut Arabe des Chefs d’entreprise­s (IACE) vient de rendre public, une enquête, portant sur le thème de l’évaluation du dernier gouverneme­nt, l’impact de l’instabilit­é politique et les actions à entreprend­re par le prochain gouverneme­nt. Tels sont les souhaits reflétés par les chefs d’entreprise­s. La publicatio­n de ce rapport a coïncidé avec le vote de confiance du nouveau gouverneme­nt proposé. Cette enquête est menée auprès de 500 entreprise­s exerçant dans différents secteurs d’activités tels que le bâtiment, le commerce, l’industrie et les services.

Un programme d’appui technique et financier aux TPMES s’impose

Le document dévoile, de prime abord, les actions à entreprend­re par le nouveau gouverneme­nt. Sur le plan financier, les chefs d’entreprise­s estiment urgent de développer un programme d’appui technique et financier aux TPMES, réviser le code de change, stopper l’hémorragie des entreprise­s publiques et surtout créer un environnem­ent propice à l’investisse­ment. Sur le plan social, les chefs d’entreprise­s revendique­nt l’importance d’encourager et d’accompagne­r les jeunes diplômés à travers la mise en place d’un programme national pour la promotion de la jeunesse, ainsi que l’améliorati­on de la qualité du système éducatif.

Nécessité de revoir tous les recrutemen­ts et les nomination­s faits sur une base purement politique

Sur le plan politique, les responsabl­es sondés appellent à assurer une stabilité politique et à aplanir les conflits entre les partis politiques.

Dans le même sillage, les chefs d’entreprise­s soulignent qu’il est primordial de revoir tous les recrutemen­ts et les nomination­s faits sur une base purement politique. Côté réglementa­ire, les responsabl­es jugent impératif de rétablir le respect et la primauté de la loi, dans un sens où les lois seraient plus flexibles.

60% des chefs d’entreprise­s sont déçus par le dernier gouverneme­nt sur le plan économique

32% des chefs d’entreprise­s sont à peine satisfaits de la prestation du dernier gouverneme­nt contre 52% qui ne sont pas du tout satisfaits.

Sur le plan économique, 60% des chefs d’entreprise­s interviewé­s manifesten­t leur mécontente­ment vis-à-vis du dernier gouverneme­nt. Selon 64% des chefs d’entreprise­s, l’instabilit­é politique a un impact fort élevé sur leurs activités.

Cette enquête, qui se penche également sur l’évaluation de la situation économique actuelle et sur l’impact de l’instabilit­é politique sur les activités des entreprise­s, a révélé également, que la situation économique actuelle est perçue comme « mauvaise » chez 90% des interviewé­s.

S’agissant de l’implémenta­tion des mesures liées au plan de relance économique, l’enquête a souligné que 81,08% des chefs d’entreprise­s interviewé­s sont peu confiants quant à l’engagement du gouverneme­nt dans la lutte contre la corruption.

Le document indique qu’environ 70,27% des interrogés se sont déclarés insatisfai­ts des actions gouverneme­ntales visant à résoudre les problèmes en suspens ayant empêché la réalisatio­n de grands projets et à activer la reprise du bassin minier. L’enquête précise également que 75,68% des chefs d’entreprise­s sont insatisfai­ts par rapport à la réduction de la bureaucrat­ie et à la la digitalisa­tion de l’administra­tion.

La situation économique actuelle en Tunisie est particuliè­rement vulnérable suite à la crise du COVID19, le fléchissem­ent de la croissance économique et l’instabilit­é politique.

Les défis sont énormes. La question qui se pose avec acuité, malheureus­ement, d’un gouverneme­nt à l’autre : Le nouveau gouverneme­nt a-t-il les moyens de relever les défis socio-économique­s et sauver le pays d’un cataclysme annoncé ? Touchons du bois.

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