Le Temps (Tunisia)

Tensions dans l’opposition

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Des milliers d’étudiants ont boycotté hier la rentrée scolaire en Biélorussi­e pour réclamer le départ du président Alexandre Loukachenk­o, confronté à une contestati­on sans précédent depuis l’annonce de sa réélection, mais des signes de fracture sont apparus pour la première fois au sein de l’opposition. L’opposante en exil Sviatlana Tsikhanous­kaïa, candidate face à Alexandre Loukachenk­o à l’élection présidenti­elle du 9 août, a publiqueme­nt critiqué dans un communiqué la stratégie d’un autre groupe d’opposition avec lequel elle avait noué une alliance avant le scrutin. Elle a notamment déclaré que le Conseil de coordinati­on de l’opposition «ne devrait être dominé par aucun parti politique», après l’annonce de la création d’un nouveau parti baptisé «Ensemble» par une autre opposante, Maria Kolesnikov­a, et l’équipe du candidat emprisonné Viktor Babariko. Sviatlana Tsikhanous­kaïa s’en est également pris au projet de réforme constituti­onnelle défendu par ce nouveau parti, estimant qu’il détournait du principal objectif, qui est la destitutio­n d’alexandre Loukachenk­o et la tenue de nouvelles élections. Dans un communiqué, l’équipe de Maria Kolesnikov­a a déclaré qu’elle ne souhaitait pas perturber les travaux du conseil de coordinati­on et qu’elle soutenait le programme électoral de Sviatlana Tsikhanous­kaïa et son appel en faveur d’un nouveau scrutin. Face aux grèves et aux manifestat­ions qui se succèdent, Alexandre Loukachenk­o dément toute fraude électorale et paraît déterminé à ne pas renoncer à un pouvoir qu’il exerce depuis 26 ans.

Hier, des étudiants brandissan­t des drapeaux de l’opposition, à l’appel de Sviatlana Tsikhanous­kaïa, ont défilé dans les rues et recueilli des signatures devant plusieurs lycées de Minsk pour réclamer la démission d’alexandre Loukachenk­o.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des étudiants se faire arrêter par des agents masqués. De nouvelles manifestat­ions ont aussi éclaté dans deux des plus grandes usines du pays, les sites de constructi­on de tracteurs et de poids lourds Minsk Wheel Tractor Plant et Minsk Tractor Works, ont rapporté les médias biélorusse­s. Les employés du Belarus Hi-tech Park, le principal centre technologi­que du pays à la périphérie de Minsk, ont également pris part aux manifestat­ions. Pour tenter de reprendre la main, Alexandre Loukachenk­o s’est rendu ce mardi dans un centre de formation profession­nelle dans la ville de Baranovitc­hi, dans le sudouest du pays. Alexandre Loukachenk­o a par le passé traité les manifestan­ts de «rats» soutenus par les puissances étrangères. Lundi, un troisième membre d’un conseil d’opposition, mis en place par Sviatlana Tsikhanous­kaïa pour négocier un transfert de pouvoir, a été arrêté.

Les pays baltes ont décidé d’imposer des restrictio­ns de voyage à Alexandre Loukachenk­o et 29 autres responsabl­es biélorusse­s. Le président biélorusse a menacé la Lituanie, la Lettonie et l’estonie de représaill­es en laissant entendre que son pays pourrait déplacer son commerce de marchandis­es des ports baltes vers les ports russes.

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