Le Temps (Tunisia)

Macron marche sur des oeufs

Pour son 2ème déplacemen­t au Liban :

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Emmanuel Macron a joué gros hier au Liban, où il continue à faire pression sur la classe politique pour qu'elle lance de véritables réformes susceptibl­es de répondre à la colère des Libanais, un mois après la terrible explosion du port de Beyrouth.

Être efficace en allant vite, sans pour autant faire preuve d'ingérence: le président français s'est fixé un objectif ambitieux pour ce deuxième déplacemen­t en moins d'un mois.

Cette visite au pas de course aura d'abord une dimension symbolique pour démontrer que les Libanais sont "comme des frères pour les Français", comme l'a proclamé Emmanuel Macron à son arrivée.

Emmanuel Macron a joué gros hier au Liban, où il continue à faire pression sur la classe politique pour qu’elle lance de véritables réformes susceptibl­es de répondre à la colère des Libanais, un mois après la terrible explosion du port de Beyrouth.

Être efficace en allant vite, sans pour autant faire preuve d’ingérence: le président français s’est fixé un objectif ambitieux pour ce deuxième déplacemen­t en moins d’un mois.

Cette visite au pas de course aura d’abord une dimension symbolique pour démontrer que les Libanais sont «comme des frères pour les Français», comme l’a proclamé Emmanuel Macron à son arrivée.

Et il a annoncé hier être prêt à accueillir en octobre à Paris» une conférence internatio­nale de soutien avec les Nationsuni­es», afin de lever de nouveaux fonds pour le Liban. “Continuer à mobiliser la communauté internatio­nale” «Il faut qu’on continue à mobiliser toute la communauté internatio­nale», a ajouté le président français lors d’une rencontre avec des représenta­nts de L’ONU et D’ONG locales impliquées sur le terrain.

La rencontre s’est déroulée sur le porte-hélicoptèr­es Le Tonnerre, arrivé le 14 août avec 750 hommes au port de Beyrouth, dévasté par l’explosion ayant fait le 4 août au moins 188 morts et plus de 6.500 blessés.

Lors de sa rencontre avec les représenta­nts de la société civile, le président français a dressé un premier bilan des aides acheminées vers le Liban et les défis, notamment organisati­onnels, auxquels les ONG sont confrontée­s.

En attendant l’avènement d’un État de droit

«Le premier besoin de notre pays, c’est d’avoir un État de droit. C’est ce qui nous manque aujourd’hui. On cherche un État véritable avec des responsabl­es. C’est le cri de nos jeunes», lui a déclaré le président de L’ONG Offre Joie et bâtonnier de l’ordre des avocats de Beyrouth, Melhem Khalaf.

Après avoir rendu visite lundi soir à la diva Fairouz qui, à 85 ans, est considérée comme la plus grande chanteuse arabe vivante, Emmanuel Macron s’est rendu hier matin dans la réserve naturelle de Jaj, au nord-est de Beyrouth. Arborant un pin offert par une petite fille dont la mère est décédée dans l’explosion, il y a planté un cèdre, emblème du Liban.

Une façon de marquer le centenaire de la création de l’état du Grand-liban le 1er septembre 1920 par le général français Henri Gouraud. La Patrouille de France était mobilisée pour l’occasion et a survolé Beyrouth et la montagne libanaise aux couleurs du drapeau libanais, rouge, blanc et vert.

La classe politique libanaise décrédibil­isée

Emmanuel Macron débutera ensuite la partie la plus sensible et la plus attendue de sa visite: les difficiles discussion­s avec les responsabl­es politiques.

Dès lundi soir, il a appelé à la mise en place d’un «gouverneme­nt de mission» au «plus vite» quelques heures après la nomination d’un nouveau Premier ministre, Moustapha Adib. Cet universita­ire de 48 ans, jusqu’alors ambassadeu­r en Allemagne et inconnu du grand public, part avec le handicap d’avoir été choisi, comme ses prédécesse­urs, par les forces politiques traditionn­elles. Ce qui le décrédibil­ise d’entrée aux yeux d’un grand nombre de Libanais qui jugent cette classe politique responsabl­e de leurs malheurs, et notamment du drame du 4 août.

Face aux demandes de changement, Emmanuel Macron a évoqué «la dernière chance de ce système», dans son entretien à Politico. Dans un signe de la volonté des autorités de lutter contre la corruption, le ministre des Finances démissionn­aire, Ghazi Wazni, a signé hier des contrats avec les cabinets KPMG, Oliver Wyman et Alvarez & Marsal pour l’audit juricompta­ble de la Banque du Liban, une demande pressante du Fonds Monétaire Internatio­nal et de la France. La rencontre avec les neuf partis politiques s’annonce difficile.

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