Le Temps (Tunisia)

Il n’y aurait qu’un seul, ce serait celui-là

- Par Samia HARRAR

Voilà qui est fait. Le gouverneme­nt Méchichi, adoubé, la prestation de serment, accomplie, la passation de pouvoirs, comme l’exige le protocole, venant fermer la « boucle », il est temps de s’attaquer aux choses sérieuses.

Pas si vite !

Pour rappel : « l’épicentre » du pays, c’est L’ARP, et l’épicentre de l’arp ? Ghannouchi, qui boit du « petit-lait » et pavoise. Il a raison. Dans son « giron », pas seulement l’argent qui circule, par ailleurs, par-delà les nuages, mais tout le pouvoir. Il l’a dit, en guise de cerise sur le gâteau, après l’achèvement de la plénière, consacrée au vote de confiance : le parlement décide, le parlement dispose. Carthage et le Bardo, on l’aura compris, c’est juste pour la beauté du geste. Voyez comme il sait, en amorçant une chute, saisir tous les parachutes au vol, et prendre de la hauteur, audessus de son « nid de coucou ». En faisant un pied -de -nez, à ceux qui pensaient le cueillir à l’atterrissa­ge. S’il n’y avait qu’une chose à retenir, ce serait celle-là. A savoir qu’il ne faut jamais, jurer de rien ! Alors, c’est qui qui commande ?

Cela ne va pas sans heurts. La démission de Abdou, de la direction d’attayar : un dommage collatéral et encore un. Est-ce qu’il y aura un effet « domino » ? Occasion de renouer avec « Kafka », qui se tient les côtes au parlement, en cherchant à comprendre. Comprendre pourquoi, on jette des « flèches » empoisonné­es à un chef de gouverneme­nt, pour l’adouber ensuite. Et pourquoi, lorsqu’il croule sous les compliment­s, et les applaudiss­ements, comme cela a été le cas, il n’y a pas si longtemps, avec Habib Essid, il est rejeté à la quasi-unanimité.

Nous sommes un peuple, formidable­ment schizophrè­ne. Le plus incroyable, c’est que nous n’en rougissons même pas. Au contraire, nous en tirons fierté puisque nous continuons sur la même lancée. Et le plus drôle, c’est qu’en usant des mêmes « ficelles », nous espérons, à chaque fois, un résultat différent. Oui, un miracle est toujours possible. Non, on n’est pas sortis de l’auberge, et oui, Méchichi, en recevant ces « étrennes », pour inattendue­s qu’elles soient, vu les revirement­s de part et d’autres, devra marcher sur l’eau. En priant pour que la mer se referme sur ceux qui le « pistent » à la trace. Et qui promettent – quoi déjà ?-, de le soutenir.

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