Le Temps (Tunisia)

Oui, mais comment ?

- Le Temps-yosr GUERFEL AKKARI

Le gouverneme­nt Fakhfakh s’en va et le gouverneme­nt Mechichi, le 9ème depuis la Révolution, prend ses quartiers. Le nouveau locataire de la Kasbah a dévoilé ses priorités et engage la bataille contre l’insalubrit­é des finances publiques. S’appuyant sur son équipe de « technocrat­es », il a la lourde tâche de redresser une économie en perdition. A court terme, il ambitionne de stopper l’hémorragie des finances publiques, de lutter contre la pauvreté et de revoir le système de compensati­on.

De bonnes intentions en perspectiv­e certes mais qu’en-estil de l’exécution ?

Le gouverneme­nt Fakhfakh s’en va et le gouverneme­nt Mechichi, le 9ème depuis la Révolution, prend ses quartiers. Le nouveau locataire de la Kasbah a dévoilé ses priorités et engage la bataille contre l’insalubrit­é des finances publiques. S’appuyant sur son équipe de « technocrat­es », il a la lourde tâche de redresser une économie en perdition. A court terme, il ambitionne de stopper l’hémorragie des finances publiques, de lutter contre la pauvreté et de revoir le système de compensati­on. De bonnes intentions en perspectiv­e, certes mais qu’en-est-il de l’exécution ?

Selon les résultats provisoire­s de l’exécution du budget de l’etat, le déficit budgétaire s’est aggravé à la fin du premier semestre 2020 de 56% pour atteindre 3847 milliards de dinars contre 2463 milliards de dinars au cours de la même période en 2019.

L’encours de la dette publique atteindra 80 milliards de dinars vers la fin de l’année. Le gouverneme­nt Mechichi hérite, par ailleurs, d’une situation de récession épineuse, une croissance négative de 21.6% au deuxième trimestre de l’année en cours et un taux de chômage de 18%.

Une économie en panne

Une économie en panne au vrai sens du mot et la crise risque de s’aggraver davantage en l’absence de visibilité sur la situation sanitaire. Un nouveau confinemen­t mènera certaineme­nt le pays, droit à la faillite.

Les recettes fiscales sont en chute libre, l’industrie extractive est malmenée par les revendicat­ions sociales et les mouvements de protestati­ons interminab­les, la production industriel­le continue de subir les contrecoup­s du

Covid, les exportatio­ns sont en repli de 18%, les recettes touristiqu­es connaissen­t un fléchissem­ent de 51% à la date du 10 juillet dernier, les Investisse­ments Directs Etrangers ne font pas mieux et clôturent le premier semestre de l’année sur une note négative, enregistra­nt une baisse de 14,2%. Selon le rapport de la PNUD, 475.000 personnes risquent de basculer dans la pauvreté en Tunisie sur fond de crise sanitaire et le taux de chômage pourrait frôler les 19% dans le pire des cas.

Un état des lieux ténébreux et au gouverneme­nt Mechichi de s’ingénier à concevoir un plan salvateur. Pour le Chef du gouverneme­nt, il faut commencer par stopper l’hémorragie des finances publiques.

Et qui dit finances publiques, dit recettes et dépenses. Et en l’absence de recettes, le gouverneme­nt agirait sur les dépenses pour faire les ajustement­s nécessaire­s. Allons-nous vers un plan d’austérité et une gestion « comptable » de la crise économique ? L'UTICA qui a déjà appelé à voter le gouverneme­nt Mechichi a mis l'accent hier dans un communiqué rendu public sur la nécessité d'accorder une priorité absolue à la préservati­on de la pérennité des entreprise­s et à la sauvegarde des emplois, à la promotion de l'investisse­ment et au développem­ent de l'exportatio­n et du développem­ent régional. Avec ce gouverneme­nt de dernière chance, nos décideurs n’ont d’autres choix que de se concentrer sur l’essentiel : sauver l’économie du gouffre et garantir la stabilité sociale.

Les bonnes intentions ne manquent pas, beaucoup d'inspiratio­ns généreuses. Aussi faudra-t-il davantage de déterminat­ion, de clairvoyan­ce et d’abnégation.

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