Oui, mais comment ?
Le gouvernement Fakhfakh s’en va et le gouvernement Mechichi, le 9ème depuis la Révolution, prend ses quartiers. Le nouveau locataire de la Kasbah a dévoilé ses priorités et engage la bataille contre l’insalubrité des finances publiques. S’appuyant sur son équipe de « technocrates », il a la lourde tâche de redresser une économie en perdition. A court terme, il ambitionne de stopper l’hémorragie des finances publiques, de lutter contre la pauvreté et de revoir le système de compensation.
De bonnes intentions en perspective certes mais qu’en-estil de l’exécution ?
Le gouvernement Fakhfakh s’en va et le gouvernement Mechichi, le 9ème depuis la Révolution, prend ses quartiers. Le nouveau locataire de la Kasbah a dévoilé ses priorités et engage la bataille contre l’insalubrité des finances publiques. S’appuyant sur son équipe de « technocrates », il a la lourde tâche de redresser une économie en perdition. A court terme, il ambitionne de stopper l’hémorragie des finances publiques, de lutter contre la pauvreté et de revoir le système de compensation. De bonnes intentions en perspective, certes mais qu’en-est-il de l’exécution ?
Selon les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’etat, le déficit budgétaire s’est aggravé à la fin du premier semestre 2020 de 56% pour atteindre 3847 milliards de dinars contre 2463 milliards de dinars au cours de la même période en 2019.
L’encours de la dette publique atteindra 80 milliards de dinars vers la fin de l’année. Le gouvernement Mechichi hérite, par ailleurs, d’une situation de récession épineuse, une croissance négative de 21.6% au deuxième trimestre de l’année en cours et un taux de chômage de 18%.
Une économie en panne
Une économie en panne au vrai sens du mot et la crise risque de s’aggraver davantage en l’absence de visibilité sur la situation sanitaire. Un nouveau confinement mènera certainement le pays, droit à la faillite.
Les recettes fiscales sont en chute libre, l’industrie extractive est malmenée par les revendications sociales et les mouvements de protestations interminables, la production industrielle continue de subir les contrecoups du
Covid, les exportations sont en repli de 18%, les recettes touristiques connaissent un fléchissement de 51% à la date du 10 juillet dernier, les Investissements Directs Etrangers ne font pas mieux et clôturent le premier semestre de l’année sur une note négative, enregistrant une baisse de 14,2%. Selon le rapport de la PNUD, 475.000 personnes risquent de basculer dans la pauvreté en Tunisie sur fond de crise sanitaire et le taux de chômage pourrait frôler les 19% dans le pire des cas.
Un état des lieux ténébreux et au gouvernement Mechichi de s’ingénier à concevoir un plan salvateur. Pour le Chef du gouvernement, il faut commencer par stopper l’hémorragie des finances publiques.
Et qui dit finances publiques, dit recettes et dépenses. Et en l’absence de recettes, le gouvernement agirait sur les dépenses pour faire les ajustements nécessaires. Allons-nous vers un plan d’austérité et une gestion « comptable » de la crise économique ? L'UTICA qui a déjà appelé à voter le gouvernement Mechichi a mis l'accent hier dans un communiqué rendu public sur la nécessité d'accorder une priorité absolue à la préservation de la pérennité des entreprises et à la sauvegarde des emplois, à la promotion de l'investissement et au développement de l'exportation et du développement régional. Avec ce gouvernement de dernière chance, nos décideurs n’ont d’autres choix que de se concentrer sur l’essentiel : sauver l’économie du gouffre et garantir la stabilité sociale.
Les bonnes intentions ne manquent pas, beaucoup d'inspirations généreuses. Aussi faudra-t-il davantage de détermination, de clairvoyance et d’abnégation.