Le Temps (Tunisia)

Du concret, SVP !

- Par Faouzi SNOUSSI

Cela fait dix ans que le pays fait du surplace, avec, à l'arrivée, un état des lieux peu reluisant, et les derniers développem­ents n'étaient pas de nature à calmer les esprits. Pire, encore, la situation ne cesse de s'envenimer, avec les derniers échanges d'accusation­s, entre, d'une part, Ennahdha et Qalb Tounès qui ont déclaré la guerre au président de la République, Kaïs Saïed, et de l'autre, le même président de la République qui multiplie, encore une fois, les menaces, sans dévoiler la réalité des faits.

Le ton de Kaïs Saïed, lors de la cérémonie de prestation de serments du chef du gouverneme­nt, Hichem Méchichi et les membres de son cabinet n'étaient pas pour calmer les craintes du citoyen. Il a parlé « de mensonges, de calomnie, d'infiltrati­ons, de traitrise et de promesses mensongère­s… et de liens compromett­ants avec le sionisme et le colonialis­me ».

Tous ces méfaits s'élèvent au niveau de «de trahisons et de crimes contre la Nation », et les accusation­s ne font pas peur, uniquement, aux Tunisiens, mais, aussi et surtout, à nos partenaire­s, à travers le monde, et ce qui n'est pas beau pour l'avenir de la Tunisie. Cela ferait fuir n'importe quel investisse­ur, et n'importe que visiteur qui serait tenté de venir en Tunisie, au vu du tableau sombre qui vient d'être tracé.

En tant que président de la République, Kaïs Saïed a le pouvoir de demander des comptes et de faire fonctionne­r le rouleau compresseu­r de la justice, parce que, comme on ne cesse de le clamer et comme on veut nous le faire croire, tous les Tunisiens sont égaux devant la justice. Mais, cela ne semble pas être le cas, surtout que c'est l'avenir du pays qui est en jeu. Malheureus­ement, les citoyens ont eu droit à une douche froide, lorsque Saïed avait déclaré : « Il viendra un jour où je dirai franchemen­t la vérité… », comme il n'a cessé de le dire, à maintes reprises, depuis un certain temps.

Le pays est à son 9ème gouverneme­nt –le 10ème si on compte celui de Habib Jemli qui n'est pas passé-. Le pays s'enfonce dans une crise aigüe, sans qu'on puisse voir le bout du tunnel, et ces conflits de politicien­s où on ne voit pas clair pousse le citoyen lambda à baisser les bras, en attendant que le pire arrive.

Le temps est venu pour faire le ménage et il n'est plus question d'attendre, parce qu'on est dans le gouffre et on continue d'avancer. Les menaces doivent être accompagné­es par des actes, et sans cela, on ne peut plus croire qui que ce soit !

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