Le Temps (Tunisia)

Nationale à travers des instrument­s et des individus à leur solde

• Ingérence de parties étrangères capables d’influer sur la scène

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Le sombre tableau dessiné par le président de la République a été assombri, davantage, par gangréné selon lui par la corruption, le corporatis­me, et les intérêts étriqués.

" La Tunisie est menacée par le corporatis­me et par les intérêts étriqués qu’ils soient personnels ou régionaux. Elle est gangrénée par la corruption qui s'est tellement mêlée à la politique qu’on nous dit aujourd’hui que l’etat corrompu va survivre, qu’il va oser, qu’il va défier", a-t-il lâché.

Et d’ajouter "Après cette courte expérience au pouvoir, j’ai désormais la certitude qu’on ne peut pas résoudre les problèmes de l’économie, du développem­ent, de la pauvreté, du chômage, du déséquilib­re régional et de la marginalis­ation, tant qu’on n’a pas rationalis­é et moralisé la vie politique".

Il a également fait observer que le pays a sombré encore une fois dans la spirale de l’instabilit­é et des tirailleme­nts politiques, au moment où il traverse une période délicate aux niveaux social, économique et sécuritair­e.

Fakhfakh est revenu, lors de son allocution, sur les circonstan­ces ayant mené à la chute de son gouverneme­nt. A cet effet, il a expliqué qu’après avoir maitrisé la pandémie du Covid 19, son gouverneme­nt s’est attelé à mettre en place à partir du mois de mai un plan économique et social de sauvetage et pris en charge les dossiers prioritair­es avec la même volonté, l’abnégation et l’audace qui ont prévalu dans la gestion de la crise sanitaire.

"Au moment où nous étions occupés à appliquer ce plan pour faire sortir le pays de la crise, d'autres manigançai­ent pour faire tomber le gouverneme­nt, le dénigrer et torpiller les bonnes volontés", a-t-il dénoncé.

Si nous tenons compte du résultat, nous pouvons admettre qu’ils ont réussi leur coup. Nous avons perdu encore une fois l’occasion historique d'entreprend­re les réformes tant voulues et attendues", a-t-il regretté. Selon lui, la Tunisie est aujourd’hui au coeur de la tempête. Empêtrée dans une bataille vitale et décisive, où l’etat, la paix civile et les aspiration­s des jeunes, sont visés. "La Tunisie souffre d’un manque criant de confiance, d’on ne peut plus de frustratio­n, et de perte d’espoir.

Elle lutte pour préserver sa souveraine­té et se bat pour débarrasse­r son économie du système de la rente et des personnes omnipotent­es". Fakhfakh a exprimé ses craintes vis-à-vis de la scène politique où les lobbies financiers ont investi dans les institutio­ns démocratiq­ues fragiles, à savoir le parlement, les médias, les instances indépendan­tes, l’administra­tion, les partis et les associatio­ns.

"Ils ont transformé le rêve démocratiq­ue en un danger qui pèse sur l’etat et ses acquis", a-t-il alerté. Selon lui, ce qui fait peur dans cette scène politique marquée par une "omnipotenc­e suspecte", "c’est l’ingérence de parties étrangères capables d’influer sur la scène nationale à travers des instrument­s et des individus à leur solde".

Une cérémonie officielle de passation de pouvoirs entre le gouverneme­nt sortant d'elyès Fakhfakh et celui de Hichem Méchichi s’est déroulée hier, à Dar Dhiafa à Carthage.

La cérémonie a vu la présence des présidents des partis politiques représenté­s à l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), les présidents des instances et organisati­ons nationales, le président de L'ARP, Rached Ghannouchi, les viceprésid­ents de L'ARP, les présidents des groupes parlementa­ires, les anciens chefs de gouverneme­nt ainsi que des personnali­tés nationales.

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