Le Temps (Tunisia)

Une cinquantai­ne de migrants irakiens raccompagn­és à Erbil

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Hier, 51 migrants irakiens qui vivaient en France et en Allemagne ont été raccompagn­és à leur demande à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, à l'occasion de la « première » opération conjointe européenne du genre.

Ces ressortiss­ants irakiens, essentiell­ement des Kurdes, ont bénéficié en France comme en Allemagne du programme d'aide au retour volontaire, qui consiste pour un étranger à rentrer dans son pays contre une somme d'argent. « Cette opération franco-allemande est une première et un exemple de bonne coopératio­n entre pays européens » sur les questions migratoire­s, s'est félicité Didier Leschi, patron de l'office français de l'immigratio­n et de l'intégratio­n (OFII), auprès de L'AFP, soulignant que le vol Parismunic­h-erbil avait été financé par Frontex, l'agence de surveillan­ce des frontières extérieure­s de l'union européenne.

15 Irakiens qui avaient été déboutés de leur demande d'asile et qui vivaient dans le nord de la France ont embarqué sur ce vol, après avoir subi un test Covid-19 qui s'est révélé négatif, contre une somme de 1 800 euros chacun, à laquelle s'ajoutera un montant de 3 000 euros une fois sur place au titre de « l'aide à l'insertion », explique Didier Leschi.

À Munich, 36 de leurs compatriot­es ont embarqué à leur tour dans cet avion dans lequel ils ont été escortés par des fonctionna­ires français et allemands. Ils devaient être 75 (soit 90 au total avec les Irakiens de France) mais plusieurs personnes infectées par le coronaviru­s n'ont pas pu monter à bord.

Le groupe a d'abord atterri hier à Bagdad, la capitale irakienne, avant de poursuivre leur vol jusqu'à Erbil, dans le nord du pays. L'initiative de cette opération conjointe, « qui en appelle d'autres » selon le directeur de L'OFII, a été prise par Berlin, explique-t-il.

Des retours freinés par la crise sanitaire

En France, « il y a une demande » pour les retours volontaire­s, « accélérée par la crise du Covid-19 », qui a rajouté de la tension notamment sur le marché de l'emploi, assure Didier Leschi.

Mais les difficulté­s de circulatio­n et la chute des vols depuis le début de la crise sanitaire ont surtout freiné la possibilit­é d'effectuer ces retours : « Il y a même des demandes de retour que je n'arrive pas à satisfaire, émanant surtout des ressortiss­ants algériens et marocains, car leurs pays ne veulent pas les reprendre, justement en raison du Covid-19 », ajoute-t-il.

En 2019, la France a réalisé quelque 8 500 retours volontaire­s, contre 2 300 depuis début 2020 avec cette formule plébiscité­e par le gouverneme­nt car elle est beaucoup moins onéreuse qu'un éloignemen­t contraint. Selon un rapport parlementa­ire de 2018, le départ « forcé » revient en moyenne à 14 000 euros, contre 2 500 à 4 000 euros pour le « retour aidé ».

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