Pour que ça aille un peu mieux…
Les responsables politiques ne semblent pas être conscients du mal qu'ils sont en train de commettre contre le pays, avec leurs dissensions et leurs luttes intestines qui sont à la base de tous les blocages économiques, sociaux et au niveau du développement. La « lutte pour le pouvoir » a commis tellement de dégâts qu'il semble impossible d'entamer l'opération de sauvetage, prônée par tout le monde, alors qu'elle ne montre pas le bout du nez. Et chacun y va de ses thèses et de ses hypothèses.
Depuis octobre 2019 et à l'issue des dernières élections législatives, le blocage a pris un virage dangereux. La mosaïque néfaste de l'assemblée des représentants du peuple y est pour beaucoup. Des alliances ont permis de porter Rached Ghannouchi à la tête de l'hémicycle. Juste après, d'autres alliances ont fait chuter le gouvernement de Habib Jemli –bien sûr, avec la bénédiction d'ennahdha qui était, pourtant, en charge de former le gouvernement- et cela ne s'est pas arrêté à ce stade. Le mouvement islamiste avait gardé un atout dans sa manche –celui du conflit d'intérêt- qui a fait tomber Elyès Fakhfakh. Ce dernier n'a pas manqué de se venger, illico presto, en limogeant les ministres d'ennahdha et, dans la foulée, en évinçant certaines personnes qu'il ne porte pas dans son coeur, notamment le président de L'INLUCC, Chawki Tabib.
Certes, la politique est un jeu de magouilles et de subterfuges, avec des coups bas aux adversaires. En politique tout est permis, mais il y a des lignes rouges à ne pas dépasser et les agissements ne doivent pas porter atteinte aux intérêts du pays, parce que cela risque d'exploser au visage de tout le monde, avec des réactions imprévues. La crise de l'eau un peu partout, El Kamour et le blocage de la production du pétrole, le bassin minier et le phosphate, les problèmes de développement et, surtout, la dégradation du pouvoir d'achat… toutes ces questions attendent des réponses urgentes, parce que le citoyen a trop attendu une lueur d'espoir qui tarde à apparaître.
Le gouvernement Méchichi a, jusqu'à nouvel ordre, les faveurs des pronostics, pour remettre un peu d'ordre, bien que le paysage a été terni par certaines pratiques peu recommandables. Il faut donc remettre de l'ordre dans la maison Tunisie, pour que cela aille un peu mieux. Dans le cas contraire, le pays serait livré aux charognards qui sont aux aguets.