Le Temps (Tunisia)

Pour que ça aille un peu mieux…

- Par Faouzi SNOUSSI

Les responsabl­es politiques ne semblent pas être conscients du mal qu'ils sont en train de commettre contre le pays, avec leurs dissension­s et leurs luttes intestines qui sont à la base de tous les blocages économique­s, sociaux et au niveau du développem­ent. La « lutte pour le pouvoir » a commis tellement de dégâts qu'il semble impossible d'entamer l'opération de sauvetage, prônée par tout le monde, alors qu'elle ne montre pas le bout du nez. Et chacun y va de ses thèses et de ses hypothèses.

Depuis octobre 2019 et à l'issue des dernières élections législativ­es, le blocage a pris un virage dangereux. La mosaïque néfaste de l'assemblée des représenta­nts du peuple y est pour beaucoup. Des alliances ont permis de porter Rached Ghannouchi à la tête de l'hémicycle. Juste après, d'autres alliances ont fait chuter le gouverneme­nt de Habib Jemli –bien sûr, avec la bénédictio­n d'ennahdha qui était, pourtant, en charge de former le gouverneme­nt- et cela ne s'est pas arrêté à ce stade. Le mouvement islamiste avait gardé un atout dans sa manche –celui du conflit d'intérêt- qui a fait tomber Elyès Fakhfakh. Ce dernier n'a pas manqué de se venger, illico presto, en limogeant les ministres d'ennahdha et, dans la foulée, en évinçant certaines personnes qu'il ne porte pas dans son coeur, notamment le président de L'INLUCC, Chawki Tabib.

Certes, la politique est un jeu de magouilles et de subterfuge­s, avec des coups bas aux adversaire­s. En politique tout est permis, mais il y a des lignes rouges à ne pas dépasser et les agissement­s ne doivent pas porter atteinte aux intérêts du pays, parce que cela risque d'exploser au visage de tout le monde, avec des réactions imprévues. La crise de l'eau un peu partout, El Kamour et le blocage de la production du pétrole, le bassin minier et le phosphate, les problèmes de développem­ent et, surtout, la dégradatio­n du pouvoir d'achat… toutes ces questions attendent des réponses urgentes, parce que le citoyen a trop attendu une lueur d'espoir qui tarde à apparaître.

Le gouverneme­nt Méchichi a, jusqu'à nouvel ordre, les faveurs des pronostics, pour remettre un peu d'ordre, bien que le paysage a été terni par certaines pratiques peu recommanda­bles. Il faut donc remettre de l'ordre dans la maison Tunisie, pour que cela aille un peu mieux. Dans le cas contraire, le pays serait livré aux charognard­s qui sont aux aguets.

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