La sensibilisation pour changer les mauvaises habitudes
Une opération pilote de tri des déchets a été lancée à Hammamet. Cette initiative louable vise à préserver l’environnement en impliquant le mouvement citoyen et associatif. Derrière cette opération, des représentants de la société civile qui veulent mener à bien ce projet, qui est d’une grande utilité à la fois sur les plans économique et environnemental.
La réussite dépend entièrement de l’impact des actions de sensibilisation lancées depuis plusieurs jours. Cela d’autant plus que par le passé, des expériences pilotes, dans certaines cités, ont été plutôt décevantes, faute d’une prise de conscience de la population. Dans bien d’autres municipalités où l’expérience a été testée, rares sont les citoyens qui respectent les consignes de tri selon la couleur des bacs.
La raison est simple : Les habitants ignorent l’enjeu de cette opération pour l’amélioration de leur cadre de vie et le développement économique de leur pays, explique un membre d’une association de quartier. La mobilisation de ces derniers jours est de bon augure, estime Mohamed Ali Mankai, un membre actif au sein de la société civile de Hammamet. « Des jeunes et des adultes étaient sur le terrain dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sur le tri sélectif à l'avenue Dag Hammarskjöld. Nous avons approché les habitants du quartier en leur donnant des explications sur les avantages d’acquérir les bonnes habitudes. Dans cette cité, l’on apprend que des niches pour ordures ont été aménagées, des affiches placardées et des sachets ont été remis aux résidents afin de réussir à inculquer les bons réflexes aux citoyens. Derrière ce caisson de tri sélectif, il y a tout un projet d'intérêt national qui sera réalisé par étapes. Sa finalité est d’instaurer définitivement le tri sélectif, nettoyer nos villes, créer des milliers de postes d'auto-emplois décents, alimenter l'économie circulaire et alléger la facture de traitement des déchets des collectivités locales. Ainsi qu'après la période d’essai du tri sélectif ayant touché comme première étape cette cité, l'opération sera étendue à d’autres quartiers et sites de tri. En plus des traditionnels emballages cartonnés, emballages métalliques, bouteilles et flacons, tous les emballages en plastique seront désormais acceptés au tri (barquettes, pots de yaourt, films plastique, etc.).de plus, tous les petits emballages métalliques (capsules, dosettes de café) auront désormais leur place dans les déchets recyclables.
Selon L’ANGED, la Tunisie produit, chaque année, près de 2,2, millions de tonnes de déchets ménagers, soit 0,6% kg par jour pour chaque citoyen, essentiellement composés de matières organiques (68%), de plastique (11%) et de papier (10). Si certains déchets se dégradent rapidement dans la nature (mouchoir en papier, pelure de fruit...), d'autres ont une durée de vie pouvant dépasser les 50 voire 100 ans, tels que les canettes (de 10 à 100 ans), les boîtes de conserve (50 ans), les boîtes en aluminium (de 100 à 500 ans), les piles (200 ans), les sachets en plastique (450 ans), les filets de pêche modernes (600 ans), les briquets (1000 ans). Une bonne gestion de ces déchets permet de maîtriser chaque type de détritus de sa production à son élimination, de réduire la pollution et surtout de faire des économies.
C’est pourquoi, l’etat aurait tout à gagner en encourageant ces projets de tri sélectif élaborés par la société civile. D’ailleurs les initiateurs de ce projet à Hammamet comptent également produire et diffuser des outils de communication et de sensibilisation appropriés, organiser des journées de communication dans les quartiers sélectionnés pour présenter le projet et convenir de la date du lancement du tri et organiser des journées de nettoyage, d’embellissement et d’équipement des quartiers sélectionnés en bacs de tri des déchets.