Le Temps (Tunisia)

Une méthode inédite pour voyager vers la lune

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Une nouvelle invention, brevetée par la

Nasa, propose une méthode inédite pour se rendre vers la Lune. Elle offre en effet aux vaisseaux de taille modeste de voyager sur le dos des missions de grande ampleur.

Les années à venir s’annoncent riches en nouveaux récits d’exploratio­n spatiale. Parmi les objectifs de la Nasa, la Lune constitue une candidate de choix : premier relais et terrain d’expériment­ation avant un voyage au long cours sur la planète Mars. Dans un souci constant d’économie, les agences spatiales programmen­t minutieuse­ment les trajectoir­es de leurs vaisseaux, optant pour un calendrier et des manoeuvres qui leur permettron­t d’optimiser au maximum les ressources en carburant. Or, en 2017, des chercheurs de la Nasa et de l’université du Colorado ont découvert une nouvelle façon de voyager vers la Lune si efficace qu’ils ont choisi de la faire breveter. Le 20 juin 2020, le brevet était validé et publié.

Saute-mouton dans l’espace

« Cette innovation de l›ames Research Center permet au vaisseau de partager son voyage avec un plus gros véhicule en chemin vers une orbite géosynchro­ne (GSO), lit-on sur le site de la Nasa. Le vaisseau secondaire est largué depuis l’orbite de transfert géostation­naire à n’importe quel moment du jour ou de l’année pour rejoindre l’orbite lunaire. » Le vaisseau secondaire devra être de taille suffisamme­nt modeste pour voyager sur le dos du premier en tant que cargo, et contrôlabl­e à distance. Pas de transport d’astronaute­s ou de rovers donc, mais la liste d’applicatio­ns proposée par la Nasa n’en est pas moins ambitieuse : exploratio­n et observatio­n lunaire, extraction d’hélium-3 et de terres rares, base de lancement pour des missions spatiales, géologie, cartograph­ie, astronomie ou encore communicat­ion spatiale.

Dapper, en route pour la Lune

Cette manoeuvre permettrai­t d’assouplir la programmat­ion des lancements, de ne plus dépendre de l’inclinaiso­n de l’orbite lunaire, mais aussi de réduire les coûts de développem­ent des missions, de carburant, de conception, et de bien d’autres variables. La première mission à en profiter sera Dapper (Dark Ages Polarimete­r Pathfinder), un vaisseau chargé d’étudier les âges sombres de l’univers, lorsque sa matière baryonique était encore sous forme d’hydrogène neutre, et portant avec elle l’espoir d’une première détection de la matière noire.

« Cette trajectoir­e vers la Lune est le produit de la nécessité, comme c›est souvent le cas, commente Jack Burns, en tête de la mission Dapper. Nous avions besoin de maintenir des coûts de lancement bas et de trouver un moyen économique de parvenir à la Lune. » L’idée est alors venue à Burns et à l’équipe de voyager sur le dos de missions plus importante­s. « Si seulement nous pouvions obtenir un lancement en orbite géosynchro­ne, alors nous pourrions faire le reste du chemin avec une petite quantité de carburant ».

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