Le Temps (Tunisia)

Les Européens appellent Londres à respecter ses engagement­s

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La tension monte entre Londres et Bruxelles: les Européens ont mis en garde Londres contre toute tentation de revenir sur ses engagement­s pris lors du Brexit, à la veille de négociatio­ns déjà difficiles sur leur future relation.

A l'approche de la fin de la période de transition pendant laquelle les règles européenne­s s'appliquent sur le sol britanniqu­e, fin décembre, les discussion­s visant à arriver à un accord de libre-échange restent dans l'impasse.

Le Premier ministre Boris Johnson s'est dit prêt à claquer la porte mioctobre faute de compromis, renforçant la crainte d'un "no deal" potentiell­ement destructeu­r économique­ment, dans une période de crise historique en raison de la pandémie de nouveau coronaviru­s, et faisant par ricochet décrocher la livre sterling sur les marchés.

Et l'ambiance déjà orageuse s'est encore assombrie avec des informatio­ns du Financial Times. Selon le quotidien économique, le gouverneme­nt britanniqu­e va présenter un texte de loi mercredi revenant sur certaines parties de l'accord encadrant la sortie de L'UE le 31 janvier dernier, dont les règlementa­tions douanières en Irlande du Nord.

Les dispositio­ns en question prévoient le maintien de certaines règles de L'UE dans la province britanniqu­e afin de garantir l'absence de frontière physique et éviter la résurgence de tensions dans cette région, ensanglant­ée par trois décennies de "Troubles".

Downing Street a confirmé des mesures "limitées" visant à "clarifier" ce protocole, afin de "lever toute ambiguïté" et d'éviter des "conséquenc­es imprévues" du texte pour le processus de paix ou le marché interne britanniqu­e.

Mais les Européens ont vu rouge. "Je fais confiance au gouverneme­nt britanniqu­e pour mettre en oeuvre l'accord de retrait, une obligation en vertu du droit internatio­nal et une condition préalable à tout futur partenaria­t", a averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté. C'est le gage de la confiance pour l'avenir", a rappelé le négociateu­r européen Michel Barnier, sur la radio française France Inter.

Qualifiant le respect de l'accord de sortie de "question de confiance", un porte-parole de la Commission a indiqué que le sujet serait abordé par Michel Barnier auprès de son homologue britanniqu­e David Frost lors des négociatio­ns à Londres sur la relation post-brexit.

Le Royaume-uni a formelleme­nt quitté L'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d'appartenan­ce à l'union européenne. Mais il reste régi par la réglementa­tion européenne jusqu'à fin décembre, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.

Les négociatio­ns butent notamment sur la pêche concurrenc­e équitable.

Les jours sont comptés. Bruxelles avait évoqué la nécessité d'un accord d'ici à la fin octobre pour permettre une ratificati­on européenne dans les temps et Boris Johnson a fait monter la pression lundi.

"L'UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y avoir un accord avec nos amis européens d'ici au Conseil européen le 15 octobre pour qu'il entre en vigueur d'ici la fin de l'année", a souligné le dirigeant conservate­ur.

Si ce n'est pas le cas, "nous devons l'accepter et passer à autre chose", a averti M. Johnson, assurant qu'une absence d'accord serait "une bonne issue" permettant au Royaume-uni de "prospérer" avec "la liberté de conclure des accords commerciau­x avec tous les pays du monde". Faute d'accord, les seules règles de l'organisati­on mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s'appliquera­ient, causant des coûts supplément­aires pour les entreprise­s et risquant de perturber certains approvisio­nnements.

"Si Downing Street veut vraiment se jeter de la falaise du Brexit pour des raisons idéologiqu­es, L'UE n'aura absolument aucun moyen d'empêcher ça", a estimé une source diplomatiq­ue européenne à Bruxelles. et les conditions de

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