Première semaine de rentrée : le coronavirus fait (timidement) ses classes !
LE TEMPS - Slim BEN YOUSSEF
La gestion de la rentrée scolaire dans ce contexte pandémique universel constitue un véritable casse-tête pour tout gouvernement à travers le monde. En Tunisie, la reprise des cours coïncide malencontreusement avec une recrudescence spectaculaire de la propagation du coronavirus dans le pays, menant inéluctablement vers un pic épidémique, attendu probablement en octobre. Première semaine de rentrée, la propagation du virus en milieu scolaire semble encore limitée, et la situation générale reste tout de même maitrisable, malgré l'enregistrement, par-ci, par-là, de quelques situations de crise. Inquiétude sur toutes les lèvres : maitrisable certes, mais pour combien de temps ?
LE TEMPS - Slim BEN YOUSSEF
La gestion de la rentrée scolaire dans ce contexte pandémique universel constitue un véritable casse-tête pour tout gouvernement à travers le monde. En Tunisie, la reprise des cours coïncide malencontreusement avec une recrudescence spectaculaire de la propagation du coronavirus dans le pays, menant inéluctablement vers un pic épidémique, attendu probablement en octobre. Première semaine de rentrée, la propagation du virus en milieu scolaire semble encore limitée, et la situation générale reste tout de même maitrisable, malgré l’enregistrement, par-ci, par-là, de quelques situations de crise. Inquiétude sur toutes les lèvres : maitrisable certes, mais pour combien de temps ?
Pour le moment, la ligne de conduite adoptée par le ministère de l’education tend plutôt vers une décentralisation systématique de la gestion des crises. En cas d’émergence d’éventuels foyers de contaminations dans le milieu éducatif, le pouvoir central veillera à garder la tête froide, et les diverses situations seront traitées au cas par cas par les pouvoirs de tutelle à l’échelle locale. Lors d’une conférence de presse tenue à la veille de la rentrée, le ministre de l’education, Fathi Sallaouti, a bel et bien annoncé la couleur : son cabinet donne carte blanche aux directions régionales de l’éducation ainsi qu’aux administrations des établissements scolaires étatiques, pour prendre en urgence, le cas échéant, les décisions qui s’imposent.
Etat des lieux dans les régions
Malgré les cris d’angoisses lancés, par-ci, par-là, ces derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux, par des Citoyennes et des Citoyens, logiquement inquiets pour leur santé et pour celle de leurs enfants, la situation épidémiologique en milieu scolaire reste, en général, tout à fait maitrisable pour l’instant. Des cas de suspensions de cours ou de fermeture d’établissements éducatifs en raison du coronavirus ont été, tout de même, enregistrés durant cette première semaine de rentrée.
A Sousse, la municipalité a ordonné la fermeture de trois jardins d’enfants suite à la contamination des directrices de ces trois établissements. Le maire de Sousse a précisé, jeudi, dans une déclaration aux médias, que les trois jardins d’enfants resteront fermés 15 jours, en indiquant que toutes les personnes employées seront soumises à des tests de dépistage.
Dans le gouvernorat de Kasserine, les cours ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre à l’école primaire Farhat Hached de Sbeïtla. La décision a été prise, jeudi, par la Commission régionale de lutte contre la propagation du coronavirus, suite à une enquête de dépistage menée dans la région qui a révélé la contamination du père d’un employé de cette école qui accueille 600 élèves. Le gouverneur de Kasserine a confirmé que les cours resteront suspendus jusqu’à la publication des résultats de dépistages de cette personne, des membres de sa famille et de tout le cadre pédagogique employé à l’école en question.
A Sfax, le directeur régional de l’education, a annoncé, jeudi, le report de la rentrée scolaire à la semaine prochaine pour les élèves du baccalauréat au lycée pilote Farhat Hached (encore !). Il a expliqué que cette décision a été prise suite à la contamination de deux enseignants, qui avaient donné, début septembre, des cours de rattrapage dans un centre de formation au profit des élèves du baccalauréat. Tous les élèves qui étaient en contact avec les professeurs contaminés, ont été soumis à l’auto-confinement, en attendant les résultats des analyses.
Mobilisation d’urgence et protocole de crise
Dans le gouvernorat de Monastir, une trentaine d’élèves ont été testés positifs au coronavirus, à Menzel Nour, où l’épidémie s’est beaucoup propagée parmi les habitants avec un bilan de 196 cas locaux de contamination confirmés. Le maire de Menzel Nour a indiqué qu’une trentaine d’élèves fréquentant le lycée de Menzel Nour, ainsi que 4 enseignants et deux agents d’administration, travaillant dans le même établissement, ont été testés positifs au coronavirus, soit un total de 36 contaminations en milieu scolaire. Outre la fermeture de l’établissement concerné, les habitants locaux sont dans l’attente d’une mobilisation de plus grande envergure de la part du pouvoir central, avec des mesures semblables à celle adoptées à El Hamma, dans le gouvernorat de Gabes.
Selon Nissaf Ben Alaya, directrice de l’observatoire national des maladies nouvelles et émergentes et désormais porte-parole du ministère de la Santé, le protocole sanitaire mis en place à l’occasion de la rentrée scolaire prévoit, en effet, deux cas de figure qui concernent les situations de crises dans les établissements scolaires.
A partir de trois contaminations enregistrées dans une même classe, les cours devraient être suspendus seulement dans la classe en question. Les élèves atteints devraient être mis en isolement, tandis que les cours devraient se poursuivre normalement dans l’établissement concerné. En revanche, si trois contaminations sont issues de différentes classes ou sections, les autorités devraient procéder à la fermeture de l’établissement pour une période de 14 jours, réévaluée en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique.