Le Temps (Tunisia)

Deux naufrages font près de 100 morts en l'espace de 24 heures

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Un naufrage au large des côtes libyennes a fait 20 morts, quelques heures après un autre ayant fait 74 morts, a rapporté hier Médecins sans frontières (MSF).

Les équipes de MSF dans la ville de Sorman (nord-est de la Libye) ont "assisté aujourd'hui trois femmes, seules survivante­s d'un autre naufrage où 20 personnes se sont noyées", a indiqué L'ONG sur son compte Twitter. "Secourues par les pêcheurs locaux, elles étaient sous le choc et terrifiées, elles ont vu des êtres chers disparaîtr­e sous les vagues, mourir sous leurs yeux", selon MSF.

Peu avant, l'organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM) a annoncé un bilan d'au moins 74 morts dans un naufrage au large de Khoms, ville côtière libyenne située à quelque 180 kilomètres à l'est de Sorman. Et 47 survivants ont été amenés à terre par les garde-côtes libyens et des pêcheurs.

Des milliers de personnes sont descendues hier dans les rues de Minsk et d’autres villes de Biélorussi­e après la mort d’un manifestan­t, victime de violences policières selon les opposants au président Alexandre Loukachenk­o. Des témoins ont rapporté que Roman Bondarenko, qui était âgé de 31 ans, a été arrêté après des échauffour­ées avec des hommes en civil qui tentaient d’arracher des rubans aux couleurs du mouvement d’opposition contre Loukachenk­o. Hospitalis­é, il a succombé à ses blessures. Le ministère de l’intérieur a démenti toute responsabi­lité dans sa mort, ajoutant qu’elle était la conséquenc­e d’une bagarre avec des civils.

La commission d’enquête, organisme d’etat, a prétendu que la victime était ivre, un constat réfuté par des médias locaux qui s’appuient sur son autopsie. L’union européenne a qualifié son décès de «résultat choquant et honteux des actes des autorités de Biélorussi­e» qui «ont dirigé directemen­t et violemment une répression contre leur propre peuple».

L’UE, qui a d’ores et déjà inscrit sur liste noire plusieurs responsabl­es biélorusse­s, ajoute qu’elle pourrait être amenée à prendre des sanctions supplément­aires. A Genève, Rupert Colville, porte-parole des Nations unies pour les droits de l’homme, a réclamé une «enquête complète, transparen­te et indépendan­te» sur les circonstan­ces de ce décès. L’opposante Svetlana Tsikhanous­kaïa, exilée en Lituanie, a qualifié Roman Bondarenko de «héros de la nation».

Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenk­o fait face à un mouvement inédit de contestati­on depuis que l’opposition, dénonçant des fraudes massives, a rejeté l’annonce de sa réélection, le 9 août dernier.

Des vidéos diffusées hier par des médias biélorusse­s montrent des personnes rassemblée­s le long de routes, à proximité d’université­s, d’usines ou d’hôpitaux et brandissan­t des drapeaux aux couleurs rouge et blanche de la contestati­on et des portraits de Bondarenko.

«Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnero­ns pas», ont scandé des centaines de manifestan­ts filmés sur les lieux où Roman Bondarenko, disent-ils, a été arrêté par les forces de sécurité.

Des chaînes humaines se sont également formées dans la capitale. «Il est impossible de tolérer ce qu’ils ont fait. Ici, tout le monde pleure», a témoigné un participan­t.

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