Le Temps (Tunisia)

«Manipulati­on de la loi» et… l’affilié paie la facture !

- Le Temps – TAP

Il y avait anguille sous roche. Les médecins de libre pratique, ayant obtenu ce qu’ils veulent de la Caisse nationale d’assurance-maladie, n’ont pas été trop regardant sur l’impact de l’accord sur les affiliés de la Caisse qui vont payer la facture. Heureuseme­nt, qu’il y a, encore des gens honnêtes, dans ce pays, comme la vice-présidente du Syndicat tunisien des médecins libéraux, Samia Trabelsi, qui a dévoilé le pot-aux-roses… ce qui n’a pas plu à « son » président qui a défendu « son accord ».

La vice-présidente du Syndicat tunisien des médecins libéraux, Samia Trabelsi, a estimé, jeudi, que le nouvel accord signé entre le syndicat et la Caisse Nationale d'assurance Maladie (CNAM), est "incomplet et ne sert pas les intérêts des patients". Il a considéré que l'accord a prévu la majoration des honoraires des médecins du secteur privé, sans pour autant approuver une augmentati­on des fonds alloués aux soins, considéran­t qu'il est peu probable que les médecins libéraux appliquent les termes de cet accord. "Stipuler une augmentati­on des honoraires des médecins, sans hausser le plafond de remboursem­ent des frais de soins au profit des citoyens, conduirait immanquabl­ement à une diminution du nombre de consultati­ons", a-t-elle estimé.

Elle a ajouté à cet égard, que l'accord n'apportait rien de nouveau et était entaché de plusieurs "violations de la loi", notant qu'il avait été signé, avec un accommodem­ent qui énonce la nonpoursui­te légale des médecins au cas où ils venaient à dépasser le plafond financier de leurs honoraires. Trabelsi a, dans ce sens, signalé que les médecins libéraux convention­nés avec la CNAM dans le cadre de l'accord précédent, dépasseron­t le plafond des honoraires qui leur a été fixé, faisant remarquer que "la majoration des tarifs n'a pas été associée avec l'élargissem­ent de la liste des maladies couvertes dans le coûts des traitement". Elle a qualifié la signature du nouvel accord d'un acte "de manipulati­on de la loi", dans la mesure, a-t-elle expliqué, où cette signature a coïncidé avec le décaisseme­nt d'une partie des dus des médecins du secteur privé convention­nés avec la CNAM, notant que certains médecins libéraux avaient l'intention de déposer une plainte administra­tive en vue d'annuler l'applicatio­n de l'accord. De son côté, le président du syndicat tunisien des médecins libéraux, Samir

Chtourou, a indiqué que "ces accusation­s de fraude en rapport avec la signature de l'accord, sont graves", précisant que la convention récemment signée "est tout à fait légale, temporaire, et sera évaluée un an après sa mise en oeuvre".

Dans un contexte marqué par la divergence d'opinions au sein du syndicat sur la faisabilit­é de l'accord, Chtourou a estimé que « la signature de l'accord vise en premier lieu à permettre aux citoyens de recevoir les soins de santé, sur fond d'une conjonctur­e sanitaire délicate liée à la pandémie Covid19 ».

Toutefois, au vu de cette polémique, les affiliés ne seront pas pressés de le croire, surtout que la CNAM prend, actuelleme­nt, de nombreux retards pour les remboursem­ents des frais aux pauvres citoyens et que ses agents font tout pour se tromper, souvent et d’une manière douteuse, dans les calculs.

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