Les citoyens de plus en plus méfiants envers tout ce qu'on leur vend
A tort ou à raison, plusieurs citoyens ont avoué être devenus très méfiants envers tout ce qu’on vend dans les commerces et le marché local en général, craignant constamment de se faire flouer. Un citoyen nous a dit avoir renoncé à acheter un téléphone cellulaire (Smartphone) des nouvelles générations après avoir appris la nouvelle de la saisie de quelques 2000 Smartphones par la douane tunisienne, le 7 novembre, à Rémada, près des frontières tuniso-libyennes.
Ces derniers mois ont vu, effectivement, de nombreuses saisies douanières d’importantes quantités de marchandises de toutes sortes, introduites et détenues de manière illégale, souvent stockées dans des dépôts particuliers, avant d’être écoulées soit directement par les sociétés détentrices de ces dépôts, soit indirectement via les circuits occultes, aux distributeurs et commerçants tant agréés qu’informels.
Un des citoyens nous a signalé avoir un jour acheté des cadres de lunettes optiques auprès d’un grand magasin agréé du centre de Tunis, proposés avec d’autres cadres similaires, à titre de promotion à des prix réduits et il s’est aperçu par la suite qu’il s’agit de ces cadres contrefaits vendus sur les trottoirs à des prix très bas, car ils s’étaient brisés au troisième jour. C’est dire que ces marchandises contrefaites de contrebande sont écoulées également à travers les circuits agréés et formels.
Pas plus tard que ce lundi 9 novembre, à Sousse et à l’ariana, des perquisitions de la garde douanière dans des dépôts de particuliers ont permis de saisir d’importantes quantités de chaussures de sport, de chaussures de sécurités professionnelle, d’articles divers de prêts à porter, tous des produits contrefaits, et introduits de manière illégale.
La bijouterie et le marché de l’or en général suscitent beaucoup de méfiance et les raisons ne manquent pas. Le 21 juin dernier, la garde douanière a saisi, dans la région de Skhira, près de
Sfax, 13 lingots d’or introduits de manière illégale.
Articles médicaux
On se rappelle que fin mars, à peine un ou deux mois, après le début de propagation de coronavirus, plus de 264 mille articles sanitaires périmés et introduits illégalement ont été saisis : gants médicaux, bavettes, blouses blanches. On ne peut pas vendre ces choses sur les trottoirs, notamment à l’époque de la saisie, car, en ce moment, les bavettes confectionnées n’importe comment se vendent partout, dans les points de vente spécialisés ainsi que sur les trottoirs.
67 mille articles constitués de prêt à porter, chaussures, sacs à main, montres et lunettes solaires contrefaites ont été saisis fin juin dans des dépôts particuliers à Sousse et Ben Arous. Un commentateur a noté avec raison qu’on s’acharne sur la corruption au sein de l’administration qui semble être, plutôt, un ange face aux fraudeurs privés.