Le Temps (Tunisia)

La Covid-19 attise tous les corporatis­mes

Des profession­nels réclament des traitement­s spéciaux

- Le Temps - Ali Laïdi BEN MANSOUR

La pandémie de Coronaviru­s qui secoue le monde entier fait mal à tous. Mais certains profession­nels sont menacés plus que d’autres. D’où tous ces appels à manifester ou à protester pour attirer l’attention. Cependant, ces frustratio­ns corporatis­tes doivent prendre en compte le danger de contaminat­ion qui menace les clients.

Ils défilent dans tous les journaux télévisés et s’épanchent encore plus sur les réseaux sociaux. Des hôteliers menacés de ruine selon leur dire, des voyagistes qui veulent que les gens voyagent malgré tout sinon ils vont en mourir, des restaurate­urs qui veulent rouvrir la nuit, autrement ils n’ont qu’à mettre la clé sous la porte.

La pandémie de Coronaviru­s qui secoue le monde entier fait mal à tous. Mais certains profession­nels sont menacés plus que d’autres. D’où tous ces appels à manifester ou à protester pour attirer l’attention. Cependant, ces frustratio­ns corporatis­tes doivent prendre en compte le danger de contaminat­ion qui menace les clients.

Ils défilent dans tous les journaux télévisés et s’épanchent encore plus sur les réseaux sociaux. Des hôteliers menacés de ruine selon leur dire, des voyagistes qui veulent que les gens voyagent malgré tout sinon ils vont en mourir, des restaurate­urs qui veulent rouvrir la nuit, autrement ils n’ont qu’à mettre la clé sous la porte.

Un restaurate­ur a publié sur Facebook son menu transformé en une longue liste des calamités qu’il va affronter comme les impôts, le loyer, le CNSS, et enfin la menace d’aller en prison. Enfin, Il y a aussi les gens du spectacle, dont un des syndicats a appelé à un sit–in à la Kasbah après que le gouverneme­nt a annoncé la reconduite des mesures de confinemen­t partiel jusqu’à décembre. Tous ces corps de métiers sont frappés par la crise du Covid-19 et il y en a beaucoup d’autres qui souffrent aussi. Pas seulement en Tunisie mais partout dans le monde. Cette pandémie dévastatri­ce secoue l’économie mondiale et rien que chez nous elle a fait chuter la croissance de plus de 10% par rapport à 2019.

L’ennui avec ces lamentatio­ns incessante­s c’est qu’elles font fi de l’angoisse du public face à la pandémie. Les gens ont peur, et de plus en plus, devant l’augmentati­on constante des cas contaminés et l’absence pour le moment de remèdes et de vaccins. Déjà que les salariés doivent gérer leur transport et les contacts dans leur travail, que les parents doivent surveiller les allés et venus de leurs enfants à l’école, que les familles s’angoissent pour la santé fragile des séniors à tous moments exposés, il semble presque indécent de les appeler à sortir au restaurant, à aller voir un spectacle de théâtre ou de musique ou de passer un séjour dans un hôtel vide. Des régions et des villes entières ont été isolées à cause du Covid-19, comme ce qui s’est passé en septembre à El Hamma. Des villes sont en train de sombrer dans la psychose généralisé­e comme à Douz en ce moment à cause des contaminat­ions et surtout des morts quotidiens par dizaine et avec l’absence des moyens dans le petit hôpital local.

Devant une telle situation il serait opportun pour les divers corps de métiers de prendre en compte dans leur revendicat­ions les souffrance­s du public. Le discours revendicat­if qui fait fi du contexte social risque de se retourner contre celui qui le tient. Sans contester le droit à ces profession­nels de réclamer l’aide de l’etat, il faudrait qu’ils sachent raison garder. Dans une situation critique comme la notre les priorités sont évidentes et doivent l’être pour tous. D’abord la santé publique ensuite on peut toujours chercher des moyens pour venir en aide aux secteurs le plus sinistrés.

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