Le Temps (Tunisia)

Légitimité perdue…

- Par Faouzi SNOUSSI

Défaillanc­es à tous les étages. Pour faire prévaloir que les bonnes intentions existent, il est nécessaire que les présidents de toutes instances concernées reconnaiss­ent leurs fautes et ne se rejettent pas la balle, surtout que l’on sait que l’allégeance est partout, avec ce système qui donne aux partis influents le droit de choisir les membres de ces instances.

Des élections pipées, elles l’étaient et les constats sont, parfois, ahurissant­s, avec des chaînes de télévision­s qui influencen­t, surtout, les pauvres et les analphabèt­es qui sont, parfois, obligés de vendre père et mère, pour avoir une bouchée de pain.

Les milliers d’organisati­ons caritative­s avaient faussé le jeu, et on les a laissées faire. Une Instance supérieure indépendan­te pour les élections (ISIE) dont on connait l’appartenan­ce du président et qui a fermé les yeux sur de nombreux dépassemen­ts, arguant qu’il n’était pas possible de faire des vérificati­ons nécessaire­s, avant la proclamati­on des résultats. La justice doit, pour sa part, accomplir son devoir, en abattant des sanctions tous les auteurs d’infraction­s hors-la-loi et portant préjudice à tout ce qui entrave la transparen­ce et la clarté des dépassemen­ts commis, surtout que les magistrats honnêtes sont les gardiens du temple, loin de toute allégeance ou de favoritism­e, comme le leur dicte leur devoir.

Des personnes honnêtes ont payé lourd l’accompliss­ement de leur devoir, avec honnêteté, et cela doit s’arrêter, surtout que les malfaiteur­s ont fait perdre le goût de l’honnêteté et qu’ils n’e finissent pas de saper les fondements de l’etat moderne et, surtout ceux de la démocratie naissante.

Aujourd’hui, les citoyens honnêtes ont perdu le principal tribut en l’instaurati­on de cette démocratie pour laquelle on a fait la révolution… et ce n’est pas le moment de laisser les malhonnête­s, les malfrats et les criminels faire la loi, dans le pays.

Il est nécessaire d’oser et d’avoir le courage de répondre aux attentes des citoyens qui appellent de tout coeur à ce que cela change, d’une manière radicale. Et, puisque cette Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) a perdu toute sa légitimité, le moment est venu pour qu’elle disparaiss­e –quitte à ce que des députés honnêtes en paient, aussi, les fraiset redonner la place aux urnes, en appliquant rigoureuse­ment la loi, contre tous ceux qui sont tentés de porter atteinte à la transparen­ce et à la crédibilit­é des élections.

Parler de démocratie naissante, c’est bien le faire, mais faut-il encore que chacun apporte sa pierre à l’édifice, afin que le citoyen comprenne qu’in veut, vraiment instaurer cette démocratie… Malheureus­ement, ce n’est pas, encore, le cas, aujourd’hui.

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