ILS ONT DIT:
« L’admission dans une clinique privée pour les soins en réanimation coûtent cher. En Europe ils sont de l’ordre de 3 000 euros, ici, on est dans une moyenne de
2 000dt la journée. Seuls 30% de la facture vont à la clinique, le reste est en réalité dépensé pour les médicaments et différents équipements nécessaires pour soigner le malade. Les factures en réanimation peuvent atteindre les 90 000dt car nous ne regardons pas à la dépense quand il s’agit de sauver des vies. Je tiens à souligner que la déclaration du chef du gouvernement de mobiliser les cliniques privées pour soutenir le secteur public s’il venait à atteindre le maximum de sa capacité d’accueil n’est pas une loi. D’ailleurs, nous avons décidé d’allouer 20% de la capacité des cliniques et la moitié de leurs lits de réanimation pour les patients Covid+. En ce moment les hôpitaux publics sont encore en train d’accueillir des malades et nous n’avons pas encore été sollicités. Entre temps ceux qui se font admettre dans les cliniques en ce moment le font spontanément et non par nécessité ». Boubaker Zakhama (Président de la chambre syndicale des cliniques privées)
« A la fin des pourparlers sur l'avenir de la Libye les discussions ont été reportées en fin de semaine sans nommer un nouveau gouvernement pour superviser le passage à d'éventuelles élections l'année prochaine. Par ailleurs, il est essentiel d’indiquer qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. En outre, les 75 participants choisis par les Nations Unies pour se réunir à Tunis avaient déjà accepté de tenir des élections présidentielles et législatives à la date du 24 décembre de l'année prochaine (2021), mais les négociations se sont soldées par l’absence quasi totale d’un accord sur un exécutif unifié, ce qui, de toute évidence, était une étape plus que nécessaire pour se rendre à quelconques élections. Toutefois, la discorde le long de dix longues années de conflit ne peuvent être résolues en une semaine ». Stephanie Williams (Représentante
par intérim de L'ONU en Libye)
« Les motifs de la grève des magistrats étaient principalement le désintérêt du gouvernement envers la dégradation de la situation sanitaire, sociale et financière des magistrats.
Les revendications sont légitimes et concernent la protection des magistrats à travers l’amélioration du système de couverture sanitaire, mais aucune réaction de la part des gouvernements successifs n’a été enregistrée. Les magistrats revendiquaient la tenue d’une rencontre avec le gouvernement, la mise en place de solutions efficaces notamment en ce qui concerne l’augmentation des salaires et l'instauration du fonds relatif à l’appui à la réforme de la Justice et la numérisation du travail administratif. Dans ce sens, il faut mettre en place des réformes structurelles et juridiques permettant de garantir l’exercice du métier dans des conditions favorables. Egalement déploré l’absence des mesures préventives pour protéger les magistrats face à la propagation du Coronavirus. Il n'y a aucune prise en charge des magistrats atteints du Covid-19. C’est pour cela que trois juges sont décédés des suites du Coronavirus ». Aicha Ben Belhassen (Vice-présidente de l’association des
Magistrats Tunisiens)
« Avec un petit recul sur les faits d’avant le 14 janvier, on pouvait dire qu’il aurait été possible que l’ancien président Ben Ali soit maintenu s’il avait adopté la même démarche du gouvernement actuel pour El Kamour dans le traitement de la crise du Bassin minier. Par ailleurs, la grève décrétée à l’époque par
L’UGTT avait obligé Ben Ali à négocier, et son intervention avait eu un rôle important dans l’affaire. Concernant la période de la Troïka, le gouvernement durant cette période vise à porter atteinte à L’UGTT. En outre le gouvernement de la Troïka pensait qu’il pouvait détenir les rênes du pouvoir en s’attaquant à L’UGTT. Pour sa part la centrale syndicale était la partie qui avait pris l’initiative de lancer le dialogue national avant même l’assassinat de Belaïd et Brahmi. D’autre part, L’UGTT avait proposé Mehdi Jomâa pour la présidence du gouvernement. Tous les candidats présentés à l’époque ont été refusés et Ennahdha était gêné pour refuser Mehdi Jomâa puisqu’il faisait partie de son gouvernement ».
Houcine Abassi (Ancien secrétaire général de L’UGTT)