Amour, gloire et pouvoir

Ce n’est pas du tout chic de la part des hommes d’affaires de ne se dépenser que pour du fric. Car, à part la matière, il y a aussi la manière, celle avec laquelle on s’y prend pour gagner des gens ou de l’argent. Evidemment, celui-ci peut corrompre, lorsqu’il devient un moyen pour conquérir le pouvoir. Surtout dans une société, ou les nantis se comptent sur les doigts d’une seule main.

Dès lors leur altruisme n’est jamais spontané. Ils jonglent, esquivent, et cherchent à se justifier pour gagner les coeurs et surtout les voix. Rares sont ceux qui agissent spontanément et de bon aloi, pour aider sans chercher la gloire et la renommée. Ce sont ceux-là qui peuvent se confronter à des problèmes et causer la suspicion et le dilemme.

C’est le cas du médecin de Kébili qui a commandé du matériel médical avec ses propres deniers, au moyen d’un chèque, qui ne pouvait hélas être honoré, pour cause, il n’y avait de provision suffisante à en assurer le paiement. Il a été honoré pour son geste citoyen, par le président et le ministre de la santé a promis de prendre en charge les frais de ce matériel, qui sera la propriété de l’etat.

Le médecin, quant à lui, a gagné les honneurs mais il est depuis, dans le collimateur de ceux qui cherchent midi à quatorze heures, en disant qu’il a couru le risque tout en sachant que ce matériel allait être acquis par l’etat. Pour eux, il cherchait la gloire, présomption qu’on serait tenté de croire sans pour autant, se garder de ne pas mettre un bémol à ces suspicions. Surtout lorsqu’on constate que la plupart des nantis, sont encore plus tapis, depuis le premier confinement, alors qu’ils sont en mesure d’aider par de meilleurs moyens que le chèque donné par le médecin et qui ne représente qu’une broutille, un tout petit rien, par rapport à ce qu’ils ont comme biens, et aux frais qu’ils déboursent à d’autres fins.

De là à croire vraiment que le pouvoir et l’argent ont des raisons que la raison ignore. La gloire est ailleurs, là où le pouvoir de l’amour ne cède pas à l’amour du pouvoir. Mais ça, est une chose qu’on ne peut réaliser que lorsque les jeux sont faits et les dès sont jetés. C’est là, le propre de l’homme, au fil de l’évolution de l’humanité.