Le Temps (Tunisia)

La gouvernanc­e des océans, un enjeu de la diplomatie internatio­nale

- Le Temps -

Dans le cadre des webinaires mensuels «Blue Talks» du Club Bleu/blue Club, le premier rendez-vous s’est déroulé le jeudi 12 novembre 2020 autour du thème : «Quels moyens et quelles gouvernanc­es pour une gestion durable des océans ?», avec comme invité d’honneur et principal intervenan­t Serge Ségura, ambassadeu­r chargé des océans, au Ministère français de l'europe et des affaires étrangères.

Le débat a été lancé via une plateforme immersive 3D, présenté par Rym Benzina, présidente de La Saison Bleue. La modération a été assurée par Olivier Poivre d’arvor, Président du Musée National de la Marine (France) et Mehdi Ben Haj, vice-président de LSB.

Ce rendez-vous a capté l’attention d’un nombre record d’internaute­s, avec plus de 5000 personnes atteintes et plus de 3000 vues sur nos réseaux sociaux. Les internaute­s se sont connectés à partir de plusieurs pays, outre la Tunisie et la France, comme les Etats Unis, le Canada, les Pays-bas, la Belgique, la Finlande, Monaco...

La thématique a donné lieu à des réponses autour de plusieurs sujets d’actualités, portant sur les stratégies maritimes des océans, qui représente­nt, selon Ségura, « un enjeu de la diplomatie internatio­nale grâce à leurs ressources, possibilit­és de communicat­ion et son impact culturel ». De plus il y a l’enjeu économique qui consiste en l’exploitati­on des ressources minérales et énergétiqu­es dans les océans, d’une manière durable.

Serge Ségura est d’avis « qu’on ne peut garantir une bonne gouvernanc­e internatio­nale des océans qu’avec une diplomatie maritime, en respectant le droit internatio­nal et le multilatér­alisme », ainsi rappelant que 90% du commerce mondial se fait par voie maritime. En outre, il a rappelé que 70% de la pollution des océans provient de la terre. Il s’agit de déchets provenant des fleuves, de nos modes de vie donc, et non pas des navires.

A noter qu’au-delà des mers territoria­les régies par les états riverains, dans ce qu’on appelle la haute-mer, l’etat n’est plus souverain. Il s’agit donc d’instaurer une réglementa­tion de la gestion des mers, d’où le principe général de précaution et de bonne gestion des ressources. « L’océan est un bien commun et c’est la responsabi­lité de tout à chacun d’en prendre soin ». Etant donné que c’est aux États de décider des actions sur les océans, un nouveau mode de gouvernanc­e a vu le jour, celui des « COP » (Conférence­s des Parties), où les États signataire­s peuvent entériner des accords concernant les océans ». Malheureus­ement la mer est devenue un véritable dépotoir et il y a eu une prise de conscience de ce constat, mais bien gouverner requiert une bonne connaissan­ce scientifiq­ue. Selon Ségura, « On commence à réfléchir aux grands thèmes de ces connaissan­ces pour permettre une meilleure protection et une meilleure gestion durable, d’où l’importance de la coopératio­n. Il est donc crucial de ne pas rester seul et d’unir nos efforts avec la volonté d’aboutir à un changement en vue de protéger l’environnem­ent maritime ».

Dans ce contexte, les Etats ont conclu un accord de mise en oeuvre pour la protection de la biodiversi­té et l’utilisatio­n durable en haute-mer avec quatre thèmes essentiels :

1- Les outils de protection avec la création d’aires Marines Protégées ;

2- Les évaluation­s d’impact environnem­ental pour régir les nouvelles activités économique­s et les interdire si nécessaire ;

3- Les ressources énergétiqu­es maritimes qui font miroiter des Milliards à certains Etats; 4- L’aide au développem­ent et le transfert de la technologi­e.

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