Le Temps (Tunisia)

Trump a demandé des options pour attaquer mais s'est abstenu

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Le président américain Donald Trump a demandé des options pour mener une attaque contre le principal site nucléaire de l'iran la semaine dernière mais il s'est au final décidé à ne pas prendre cette mesure radicale, a déclaré lundi un représenta­nt américain.

Il a effectué cette demande jeudi lors d'une réunion avec ses principaux conseiller­s à la sécurité nationale, à laquelle participai­ent, le vice-président Mike Pence, le nouveau chef par intérim du Pentagone, Christophe­r Miller, et le chef d'état-major des armées, le général Mark Milley, a précisé le représenta­nt.

Une attaque américaine contre l'iran donnerait lieu à une riposte "dévastatri­ce", a réagi mardi le porteparol­e du gouverneme­nt iranien, Ali Rabiei.

En Israël, où l'on a longtemps fait allusion à une éventuelle frappe militaire contre l'iran, le ministre israélien de l'energie, Yuval Steinitz, a déclaré: "Si j'étais iranien, je ne me sentirais pas à l'aise" après cette informatio­n. Il a ajouté tout ignorer des discussion­s de la Maison blanche sur le sujet.

"Il est très important que les Iraniens sachent que si, en effet, ils s'orientent soudaineme­nt vers des niveaux d'enrichisse­ment élevés, dans l'objectif de l'armement nucléaire, ils sont susceptibl­es de rencontrer la puissance militaire des Etats-unis et aussi, peut-être, celle d'autres pays", a-t-il dit sur les ondes de la radio de l'armée israélienn­e. L'iran assure que son programme nucléaire n'a que des visées pacifiques.

"Pression maximale" contre Téhéran

Donald Trump, qui refuse de reconnaîtr­e la victoire de Joe Biden lors de l'élection présidenti­elle du 3 novembre, doit céder le pouvoir à Biden le 20 janvier prochain.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, le représenta­nt a confirmé le compte-rendu de la réunion effectué par le New York Times, selon lequel Donald Trump a été convaincu par ses conseiller­s de ne pas mener une frappe contre l'iran à cause des risques d'un conflit plus vaste.

"Il a demandé des options. Ils lui ont proposé des scénarios et il a au final décidé de ne pas aller plus loin", a déclaré le représenta­nt.

Au cours de ses quatre années de mandat, Donald Trump a mené une politique de "pression maximale" contre Téhéran, se retirant en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien signé trois ans plus tôt par son prédécesse­ur démocrate Barack Obama et imposant des sanctions contre un éventail d'entités et individus iraniens.

Donald Trump a fait sa demande un jour après que l'agence internatio­nale de l'énergie atomique (AIEA) a rapporté que l'iran avait terminé le transfert vers un site souterrain d'un premier ensemble de centrifuge­uses destinées à l'enrichisse­ment d'uranium, en violation de l'accord de 2015.

Une frappe contre un site nucléaire iranien serait à même d'engendrer une escalade des tensions dans la région et de représente­r un défi majeur en matière de politique étrangère pour Joe Biden.

L'équipe de transition du président élu, qui n'a pas accès aux données des services du renseignem­ent américains du fait du refus de l'administra­tion Trump de débuter la transition, a décliné une demande de commentair­e.

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