Le Temps (Tunisia)

Une opération suicidaire!

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La CONECT Internatio­nal a organisé, avant-hier, un Webinaire sous le thème : « L’IS à 18% pour l’export, est-ce le bon timing ? ». L’objectif de cet événement est de débattre des nombreux changement­s apportés au cadre réglementa­ire et fiscal portant sur l'investisse­ment en général et l'investisse­ment dans les activités totalement exportatri­ces en particulie­r. L’organisati­on insiste sur le fait que la mesure prévue dans le projet de loi de finances 2021, portant sur le relèvement de l’impôt sur les sociétés (IS) à 18% pour les sociétés totalement exportatri­ces, pourrait s’avérer tout à fait suicidaire pour l’économie tunisienne.

La CONECT Internatio­nal a organisé, avant-hier, un Webinaire sous le thème : « L’IS à 18% pour l’export, est-ce le bon timing ? ». L’objectif de cet événement est de débattre des nombreux changement­s apportés au cadre réglementa­ire et fiscal portant sur l'investisse­ment en général et l'investisse­ment dans les activités totalement exportatri­ces en particulie­r.

L’organisati­on insiste sur le fait que la mesure prévue dans le projet de loi de finances 2021, portant sur le relèvement de l’impôt sur les sociétés (IS) à 18% pour les sociétés totalement exportatri­ces, pourrait s’avérer tout à fait suicidaire pour l’économie tunisienne.

Capitalise­r sur les points forts en essayant de donner plus d’avantages

Entamant le Webinaire, M. Tarak CHERIF, Président de la CONECT a déclaré que la stabilité au niveau de la législatio­n et de la fiscalité était un élément très important. Et d’ajouter : « Aller chercher l’argent là où il est, dans la situation où nous sommes aujourd’hui, c'est-à-dire condamner le présent et l’avenir. Nous avons en Tunisie quelque milliers d’entreprise­s étrangères, je tiens à rappeler qu’on a plus de 3 mille. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où l’europe cherche à relocalise­r certains secteurs à juste titre et notamment des secteurs qui ont une relation avec leur souveraine­té. Nous devons capitalise­r sur les points forts en essayant de donner plus d’avantages. Les réformes touchent essentiell­ement la logistique où il y a beaucoup de choses à faire. Si on a démarré les réformes, on aurait pu penser au relais fiscal mais malheureus­ement, on ne fait que retarder le début de ses réformes ». Et de poursuivre : « En tant que CONECT, on ne va pas cesser de répéter qu’il n’ ya aucune opportunit­é pour toucher le système fiscal aujourd’hui. Je pense qu’il y a un travail à faire au niveau de notre Gouverneme­nt pour stabiliser un peu les règles du jeu et surtout pour essayer de faire des coupes dans les charges dans les dépenses de l’etat et surtout les dépenses qui ne sont pas productive­s. Pour attirer les investisse­urs, il faut leur donner un minimum d’attractivi­té pour s’installer en Tunisie ».

Pour sa part, le président de Conect Internatio­nal, Foued Gueddiche a souligné que le secteur exportateu­r tunisien est en train de reculer et non pas d’avancer. Et d’ajouter : « Il faut tout faire pour sauver ce qui est à sauver ».

L’IS est un indicateur très sensible

D’autre part, Didier BREYTON, PDG de Vignal - Electronic & Wiring a précisé que lorsque les bénéfices se réduisent, les capacités à investir se réduisent également.

A cet instant et partout dans le monde, les entreprise­s subissent un véritable « Tsunami ».

« Tous les chefs d’entreprise­s aujourd’hui sont entrain de revoir complèteme­nt leurs stratégies de développem­ent et d’investisse­ment. L’IS est un indicateur très sensible qui préoccupe les investisse­urs », a-t-il indiqué. Un refus catégoriqu­e pour la nouvelle augmentati­on de l’imposition des sociétés exportatri­ces de 13,5% à 18% de la part de la Tunisian Automotive Associatio­n (TAA), qui a, à son tour lancé un appel au Gouverneme­nt à revenir sur cette mesure et à ouvrir un dialogue en vue d’élaborer une stratégie nationale pour le développem­ent de l’industrie des composants automobile­s. Elle considère ainsi que cette mesure suscite la désapproba­tion des entreprise­s du secteur automobile en Tunisie, dont 65% sont totalement exportatri­ces et qui sont déjà fragilisée­s par la chute brutale d’activité depuis plus de deux mois pour cause de la propagatio­n de la pandémie et par les incertitud­es sur le rythme de reprise. Pour rappel, L’IS est déjà passé en 2018 de 0 à 10%. Il est programmé depuis la LF 2019, à 13,5%, à partir du 1er janvier 2021, sous la pression des instances internatio­nales.

K.A

«Aller chercher l’argent là où il est, dans la situation où nous sommes aujourd’hui, c'est-àdire condamner le présent et l’avenir ».

«En tant que CONECT, on ne va pas cesser de répéter qu’il n’y a aucune opportunit­é pour toucher le système fiscal, un travail à faire au niveau de notre Gouverneme­nt pour stabiliser un peu les règles du jeu … »

« Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où l’europe cherche à relocalise­r certains secteurs et notamment des secteurs qui ont une relation avec leur souveraine­té ».

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