Deux petits bijoux dans un bel écrin
C’est du barrage collinaire ‘El Hroug’ et du lac collinaire d’‘el Koukette’ qu’il s’agit. Deux ouvrages hydrauliques artificiels, réalisés depuis plus d’une vingtaine d’années à quelques encablures de la paisible petite ville d’ain Jelloula. Tous les deux sont séparés par la route reliant la ville de Kairouan, à celle de Siliana.
Le beau lac du Barrage collinaire d ‘EL Hroug’, destination préférée des randonneurs et des familles, notamment les weekends, tarit en période de sécheresse pour devenir une forêt vierge où se réunissent chacals, renards et sangliers. Ces prédateurs s’attaquent en nocturne aux troupeaux de moutons et de chèvres de cette région montagneuse et verdoyante où plusieurs espèces floristiques et fauniques continuent d’attirer les fabricants d’huiles essentielles et les chasseurs du gibier sédentaire.
Des travaux de conservation des eaux et des sols sont nécessaires pour atténuer les effets de l’érosion sur le lac de ce barrage. Le lac collinaire ‘El Koukette, est par contre intarissable grâce aux eaux d’une source naturelle portant le même nom.
Encore faudrait-il envisager le raccordement de ces deux ouvrages par l’installation de conduites souterraines en vue d’assurer leur pérennité et d’exploiter leurs eaux dans l’irrigation des terres cultivables avoisinantes notamment en périodes de disette.
Une région qui vaut bien le détour
Pour ceux qui auraient envie d’y aller, il s’agit d’une très belle région de montagnes qui vaut bien le détour : Beauté des paysages, eaux claires et limpides de ses lacs, montagnes couvertes de romarin de thym d’oléastres, de caroubiers, de genévriers, de pins d’alep, d’un côté. De l’autre, des ruines romaines (Ruines d’ain Jloula et d’el ‘Berka’) et Hafsides (à Nahala et à El Orma (Magra), sans oublier les grottes préhistoriques de Djebel Oueslat). Autant de richesses dont certaines sont encore enfouies et qui se présentent à tous ceux qui désirent investir dans le tourisme alternatif. Je pense, en particulier aux jeunes diplômés de cette région qui, malgré la modestie des moyens mis à sa disposition par le gouvernement, a des atouts que d’autres régions n’ont pas. Une variété de paysages captivants, un accueil inégalable de la part des habitants, des monuments qui racontent tant d’histoires, tant de contes sur les anciens, des Romains jusqu’aux conquêtes islamiques et plus encore. D’ailleurs les visiteurs d’un jour promettent toujours de revenir, n’estce que pour le miel, particulièrement riche et bio. Et ce n’est pas par hasard que des familles entières y accourent les dimanches et les jours fériés pour se faire plaisir au bord des lacs ou pour se mettre à grimper les collines. Le tout en plein air au bord d’un lac plus attrayant. Ils y trouvent même, une plaisante envie de nourriture, comme le confirme Mounira, une mère de deux enfants originaire de la ville de Kairouan rencontrée dimanche dernier : « C’est l’occasion pour savourer avec volupté une filaire barbecue à viande de chevreaux, le tout en plein air, au bord d’un lac des plus attrayants à voir ».
Un motel, Pourquoi pas ?
Cette région qui jouit d’une position géographique et d’un climat privilégiés comme le signale Ferhat, un jeune diplômé en mathématiques au chômage depuis plus de huit ans mérite d’être un peu mieux exploité touristiquement. « Il lui manque pour le moment un motel ou, à la rigueur, une ou deux maisons d’hôtes qui permettraient aux visiteurs de contempler ce magnifique décor naturel composé de lacs, de montagnes et de forêts et rencontrer des habitants accueillants. » .
Pour sa part, la route reliant ces ouvrages hydrauliques à l’école primaire de cette région (Magra), une petite agglomération d’une vingtaine d’habitations, située au pied de la montagne, longue de quatre kilomètres environ. Mais elle est ravagée par les eaux de ruissellement et nécessite des travaux de réfection pour en faire une route touristique et permettre ainsi à ses usagers une circulation fluide et sécurisée. Les conduites desservant les habitants de cette région en eau potable méritent à leur tour d’être bien entretenues pour éviter les coupures répétées d’eau potable.