Le Temps (Tunisia)

Continuité de l'etat?

- Samia HARRAR Par

L'on aura tout vu. Et tout entendu.

Une décade merveilleu­se! On s'en souviendra, longtemps après que bien de l'eau, aura coulé sous les ponts. Mais il n'est pas certain, que ce soit pour s'en glorifier.

Il y a un problème. Quelque part. Et il est bien réel. Il faudrait quand même, ce serait même urgentissi­me, accorder tous les violons. Car en politique, lorsqu'il s'agit de gérer les affaires du pays, il ne faut pas qu'il y ait dissonance. Et, en l'occurrence ici depuis la “mandature” de Kaïs Saïed, il faut bien l'avouer, il y aurait, incontesta­blement, quelques cheveux disgracieu­x qui traîneraie­nt, lamentable­ment, sur la soupe. Ne serait-il pas temps d'y mettre un terme, histoire, d'assurer, à la tête de l'etat, un minimum de cohérence?

Ce serait presque anecdotiqu­e, n'était-ce tout ce que cela pourrait impliquer, dans nos relations avec l'union Africaine. Laquelle union, aurait, selon une déclaratio­n du ministre des Affaires étrangères Tunisien, sanctionné la Tunisie, qui serait un mauvais payeur, puisqu'elle n'a toujours pas payé sa contributi­on pour l'année en cours.

Ce n'est pas du tout cela, démentira le président de la République, par la voix de son conseiller: il n'y a pas eu de sanction, et la Tunisie, qui traîne du pied parce qu'elle connaît des difficulté­s, au niveau des finances du pays, est en train d'y pourvoir.

Deux “sons” de cloche. Aux antipodes l'un de l'autre. Et ce n'est pas une première. Car, il faut s'en rappeler, ce n'est pas la première fois que Kaïs Saïed, choisit de venir à contre-courant, des déclaratio­ns de ses ministres, à se demander s'il y a réellement encore des arcanes d'etat, qui tiennent le coup, et jouent la continuité, quand bien même elle ne serait que de façade. Hélas? Hélas.

Le problème, quoiqu'il soit bien réel, ce n'est pas de savoir, au final, qui a tort ou qui a raison, du ministre ou du chef de l'etat. Le souci, et il nous faut le considérer comme tel, c'est qu'il semblerait, au vu de ce qui se passe, qu'il y a, ce qu'on appelle des “vases communican­ts”, qui ne communique­nt plus. Il y aurait donc, à l'échelle de la transmissi­on, un “maillon” manquant. Il serait peut-être urgent, et salutaire, de se lancer à sa recherche, et de veiller surtout, à le retrouver au plus vite. Parce que, le cas échéant, cela voudrait dire que la Tunisie, après avoir longtemps, fait de la résistance, vient de perdre un combat. Celui-là n'est pas minime.

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