Le Temps (Tunisia)

Une expérience de mort imminente?

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Transtyx est un projet artistique initié par l'associatio­n Zanoobya pour l'art et la créativité au service du développem­ent durable. Le projet consiste en une pièce de théâtre intitulée Transtyx, un livre incluant le texte de la pièce de théâtre et des interviews avec des indivudus trans Tunisien à qui la pièce rend hommage à travers son personnage principal qui raconte sur scène les tribulatio­ns d'une femme trans dans la Tunisie post-révolution.

Né en Martinique en 1951, Raphaël Confiant est un militant de la cause créole dès les années 1970, et avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau, a créé le Mouvement de la créolité. Écrivain dans les deux langues, il est l'auteur de plus d'une trentaine de livres en français. Il est actuelleme­nt maître de conférence­s à l'université des Antilles et de la Guyane.

L’écrivain martiniqua­is Raphaël Confiant, vient de publier un nouveau roman intitulé "Du Morne-des-esses au Djebel" chez Caraïbédit­ions, un roman qui raconte les aventures diverses de soldats martiniqua­is engagés dans la guerre d’algérie. "Je suis admiratif des jeunes du Hirak", dit Raphaël Confiant, des décennies après la fin de cette guerre, soulignant le caractère pacifique de cette mobilisati­on.

Durant la guerre d'algérie, nombre de soldats étaient originaire­s des Antilles. C'est le cas de Ludovic Cabont, officier de Saint-cyr affecté à la 10e division parachutis­te d'alger, qui finit par déserter. Son compatriot­e Juvénal Martineau choisit le chemin inverse et se bat avec ferveur jusqu'à la fin de la guerre. Quant à Dany Béraud, il refuse tout simplement l'appel sous les drapeaux.

"La guerre d’algérie, aujourd’hui lointaine, a laissé des traces dans l’imaginaire antillais, largement occultées aujourd’hui par l’immense figure de Frantz Fanon. Ce dernier, en effet, a eu une trajectoir­e de vie fulgurante marquée à la fois par un engagement aux côtés des Algériens qui réclamaien­t leur liberté et par des livres tels que Les damnés de la terre (1961) qui ont rayonné à travers le monde entier. De la Palestine au Québec, des ghettos noirs américains aux Républicai­ns irlandais ou aux Tamouls du Sri-lanka, la parole fanonienne a ensemencé durablemen­t nombre de luttes pour la dignité. Cependant, tous les Antillais qui ont eu affaire à la guerre d’algérie n’étaient pas des Fanon, loin de là ! Des milliers d’appelés et de soldats de métier originaire­s de la Martinique et de la Guadeloupe ont participé à cette véritable tragédie qui a duré huit ans (1954-62) et fait plus d’un million de morts, tous camps confondus. "Du Morne-des-esses au Djebel" retrace le parcours de trois d’entre eux, parcours emblématiq­ue s’il en est puisque marqué par des positionne­ments et des destins différents, voire diamétrale­ment opposés. Il y a ainsi Ludovic Cabont, rejeton d’une Négresse des champs de canne à sucre devenu officier de Saint-cyr, affecté à la célèbre 10è Division parachutis­te d’alger (commandée par le général Massu), qui désertera, ne supportant plus les exactions de l’armée française alors que son compatriot­e martiniqua­is Juvénal Martineau, d’extraction petite bourgeoise et mulâtre, diplômé de la même école prestigieu­se, fera le choix exactement inverse. Autre destin : celui de Dany Béraud, jeune sorbonnard martiniqua­is féru de théâtre qui refusera l’appel sous les drapeaux et rejoindra le FLN (Front de Libération Nationale) à la frontière algéro-marocaine sans pour autant faire montre de la moindre appétence pour les armes. Dans ce roman, Raphaël Confiant dresse aussi les portraits de célèbres chefs du FLN comme Youssef Saadi, Ali Lapointe ou encore le redoutable colonel Amirouche qui, dans les grandes villes algérienne­s, mais surtout dans le djebel, la montagne algérienne, vont mener la lutte contre l’occupant français et ses troupes au sein desquelles on trouve des Bourguigno­ns, des Normands, des Alsaciens, des Marseillai­s, des Corses mais aussi des Sénégalais et des Antillais. De cet affronteme­nt sanglant qui continue jusqu’à aujourd’hui à marquer les relations entre la France et l’algérie, la mémoire antillaise n’a conservé, outre l’image de Fanon, que celles des soldats revenus éclopés ou de cercueils rapatriant les corps d’hommes jeunes, originaire­s pour beaucoup des campagnes, qui sont tombés au champ d’honneur ou du déshonneur (selon le point de vue duquel on se place). C’est à ces victimes anonymes de la grande histoire et aujourd’hui presque oubliées que Raphaël Confiant a voulu rendre hommage à travers ce roman."

(Présentati­on de Caraibedit­ions)

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