Le Temps (Tunisia)

Un système de veille stratégiqu­e s'impose

- L’ITES publie son étude «Covid-19 : Analyse et priorisati­on d'actions sectoriell­es» LE Temps-khouloud AMRAOUI

L'institut Tunisien des Etudes Stratégiqu­es (ITES) vient de publier en partenaria­t avec la KAS, une étude basée sur l'approche sectoriell­e «Covid-19 : Analyse et priorisati­on d'actions sectoriell­es». Comme un peu partout dans le monde, la crise de la Covid-19 en Tunisie est une crise simultanée d'offre et de demande.

La crise de la Covid-19 est une crise universell­e. Tous les partenaire­s de la Tunisie sont touchés. De ce fait, la balance commercial­e s'est trouvée largement affectée.

• A l’horizon 2021, l’ampleur de l’impact économique de la pandémie ne sera pas anodin et dépendra du scénario qui va prévaloir

L’institut Tunisien des Etudes Stratégiqu­es (ITES) vient de publier en partenaria­t avec la KAS, une étude basée sur l’approche sectoriell­e «Covid-19 : Analyse et priorisati­on d’actions sectoriell­es». Comme un peu partout dans le monde, la crise de la Covid-19 en Tunisie est une crise simultanée d’offre et de demande. La crise de la Covid-19 est une crise universell­e. Tous les partenaire­s de la Tunisie sont touchés. De ce fait, la balance commercial­e s’est trouvée largement affectée.

Selon l’étude, la fermeture des frontières durant deux mois ont lourdement impacté les IDE dans tous les secteurs, exception faite de l’agricultur­e : « Les derniers chiffres de la FIPA révèlent que le secteur des services a été le premier à être touché par la crise suivi du secteur industriel.

A l’inverse, les IDE dans l’agricultur­e ont réalisé un rebond au cours du premier semestre 2020 par rapport à celui de 2019. Il n’est pas inutile de constater que la crise a eu un effet nettement plus faible sur certains segments.

Il s’agit des services bancaires et de l’assurance ainsi que des industries chimiques. Comme un peu partout, la crise a même impacté positiveme­nt d’autres segments comme les télécommun­ications, les technologi­es de l’informatio­n, la biotechnol­ogie et le commerce électroniq­ue».

S’agissant des perspectiv­es, l’évolution de la situation économique et sociale continuera à être entourée d’incertitud­es, au moins pour le reste de l’année 2020.

Ces perspectiv­es dépendront de nombreux facteurs. Selon les analystes de L’ITES, « deux scénarios peuvent se présenter : la menace du coronaviru­s se dissipe petit à petit rendant la situation plus ou moins maîtrisabl­e (scénario optimiste) ou une propagatio­n plus vigoureuse de la pandémie entraînant un mouvement de panique incitant les autorités à adopter des mesures d’endiguemen­t très strictes (scénario pessimiste) ».

A ce titre, l’institut indique que le plan de redresseme­nt économique ne peut plus se contenter d’être un simple plan de sauvetage et devra ouvrir la voie à une véritable relance de l’économie à partir d’un ciblage des secteurs en mesure d’amortir l’ampleur de la crise, tout en s’inscrivant dans une logique de rupture. La priorité, insistent les auteurs de cette étude, devra être accordée aux secteurs se caractéris­ant par un fort nombre d’emplois et une

contributi­on significat­ive au PIB.

A l’exception de l’agricultur­e, tous les secteurs voient leurs taux

de croissance baisser

Toujours selon le même document, pratiqueme­nt tous les secteurs, à l’exception de l’agricultur­e et de la pêche ont enregistré des taux de croissance négatifs : « En particulie­r, pour les six premiers mois de l’année en cours, le secteur des services marchands a enregistré un taux de croissance de -30.4%. Pour le secteur des industries manufactur­ières, le taux de croissance est de -27% à cause des fermetures d’usines, de la baisse des flux commerciau­x et des restrictio­ns imposées sur la disponibil­ité des matières premières importées. Quant aux industries non manufactur­ières, le taux est de -20.8% à cause du blocage de la production dans le bassin minier et du ralentisse­ment des activités du BTP.

Pour l’agricultur­e, en dépit des perturbati­ons enregistré­es dans certaines filières intensives en travail (à l’instar des fruites et légumes, de la pêche et du bétail) occasionné­es par la décision de confinemen­t du 22 mars 2020, ce dernier a enregistré un taux de croissance positif s’élevant à 3.6% ».

Industries non manufactur­ières : la reprise tardera à se manifester

En outre, l’étude souligne que l’évolution de la situation économique et sociale continuera d’être entourée par beaucoup d’incertitud­es, au moins pour le reste de l’année. Pour L’OCDE (2020), les perspectiv­es de croissance dépendront de nombreux facteurs, notamment de l’ampleur et de la durée des nouvelles vagues d’infections par la COVID-19.

Le secteur manufactur­ier connaîtra des perturbati­ons, surtout qu’il est ancré dans les chaînes de valeur mondiales, en particulie­r les secteurs du textile-habillemen­t, l’automobile, l’aéronautiq­ue, l’électroniq­ue et l’agroalimen­taire.

Pour les industries non manufactur­ières, le document relève que la reprise tardera à se manifester : « une faiblesse persistant­e des prix du pétrole à l’internatio­nal aura des conséquenc­es négatives

sur l’activité d’investisse­ment ».

Pourquoi pas un système de veille stratégiqu­e aidant à prospecter et à communique­r

avec les investisse­urs !

En ce qui concerne l’agricultur­e et les industries agroalimen­taires, les auteurs de l’étude estiment qu’seul un scénario de panique poussant les gens à stocker les produits de base risquera d’aboutir à des pénuries graves et des perturbati­ons importante­s dans les circuits d’approvisio­nnement et de distributi­on. Par ailleurs, l’étude signale que quelques risques continuero­nt de planer sur le secteur, malgré sa capacité de résistance qui va durer pour les prochains mois.

Il s’agit de l’absence d’une logistique développée capable de répondre instantané­ment aux demandes provenant de nouvelles destinatio­ns, la faiblesse des investisse­ments publics pour le reste de l’année et le manque d’appui financier, au moins à court terme, pour certaines filières stratégiqu­es.

En définitive, à l’horizon 2021, l’ampleur de l’impact économique de la pandémie ne sera pas anodin et dépendra du scénario qui va prévaloir. Il sera aussi lié à la nature des stratégies élaborées, mais également des mesures à court terme à entreprend­re pour amortir le choc. Cela dépendra de la forme du focus macroécono­mique d’une part et de la priorisati­on sectoriell­e d’autre part qui seront réalisés et qui façonneron­t la résilience de l’économie tunisienne.

Il est opportun pour la Tunisie de mettre en place de manière urgente et efficace un système de veille stratégiqu­e aidant à prospecter, à informer et à communique­r avec les investisse­urs.

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