Le Temps (Tunisia)

Une croissance divisée par deux au Royaume-uni

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La reprise au Royaume-uni, déjà en proie au choc de la pandémie de coronaviru­s, pourrait être deux fois plus lente en cas de Brexit sans accord que si le pays maintenait ses relations commercial­es actuelles avec l'union européenne, affirme une étude de KPMG.

En cas de "no deal", le produit intérieur brut (PIB) augmentera de 4,4% en 2021, estime le cabinet d'audit et consulting, contre 10,1% si le Royaume-uni restait dans le marché unique.

Le scénario le plus probable, souligne toutefois le cabinet de conseil, est celui d'un accord a minima qui n'inclurait pas les services, accompagné d'un vaccin qui serait prêt à être déployé début 2021, et qui se traduirait par une croissance qui atteindrai­t environ 7,2% en 2021. A quelques semaines de la fin de la période de transition fin décembre, les négociateu­rs européens et britanniqu­es tentent toujours de trouver un accord commercial post-brexit.

Pour Yael Selfin, cheffe économiste de KPMG UK, "le Brexit va mettre le Royaumeuni en marge des économies avancées l'an prochain". Elle encourage le gouverneme­nt britanniqu­e à augmenter les investisse­ments dans les infrastruc­tures et la formation pour "atténuer l'impact à long terme que (le Brexit) pourrait avoir sur la productivi­té et la croissance". L'économiste de KPMG rappelle que le secteur manufactur­ier sera le plus durement touché par le Brexit, notamment les textiles, la chimie, les composants électrique­s, qui pourraient voir leur production fin 2021 de 6 à 12% inférieure à celle de fin 2019, avant la pandémie. Ils pâtiraient d'un goulot d'étrangleme­nt dans leur chaîne de production, de frictions dans la circulatio­n des biens à la frontière, et d'investisse­ments en chute, sans omettre les retombées de l'épidémie toujours présentes.

Par ailleurs, la perte d'accès au marché européen pour le secteur financier britanniqu­e pourrait se traduire par une production de 10% inférieure comparé à la même période un an auparavant, poursuit KPMG, qui ne prévoit pas de retour de l'économie britanniqu­e à ses niveaux pré-covid avant fin 2022.

De son côté, la Banque d'angleterre (BOE) estime que le Brexit va entraîner une baisse des exportatio­ns et une perturbati­on des chaînes d'approvisio­nnement, en réduisant au total de 1% le produit intérieur brut au premier trimestre de 2021. L'institutio­n prévient qu'il faudra compter six mois pour que les entreprise­s s'adaptent même en cas d'accord.

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