Le Temps (Tunisia)

Trump ne retient pas ses coups

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Donald Trump distribue ses coups sans retenue. Limogeage d'un haut responsabl­e chargé de la sécurité des élections, pressions sur des élus locaux qui supervisen­t le dépouillem­ent... le président et ses alliés n'épargnent rien ni personne dans leur guérilla contre le verdict des urnes.

Plus de dix jours après l'annonce de la victoire du démocrate Joe Biden, le président républicai­n n'en démord pas: "c'était une élection truquée", "j'ai gagné", a-t-il encore écrit dans une série de tweets matinaux.

Sur son réseau social préféré, il reprend une nouvelle fois des griefs non étayés. "Les observateu­rs républicai­ns n'ont pas été autorisés", se plaint-il. La veille, la Cour suprême de Pennsylvan­ie a pourtant rejeté une plainte déposée sur ce fondement.

Les machines qui enregistre­nt les votes "ont triché", ajoute-til, malgré le démenti apporté par plusieurs autorités électorale­s, dont une ayant qualifié l'élection du 3 novembre de "plus sûre de l'histoire des Etats-unis".

Pas question pour Donald Trump de laisser passer l'affront. Mardi soir, il a limogé Chris Krebs, le directeur de l'agence de cybersécur­ité et de sécurité des infrastruc­tures (Cisa) signataire de ce communiqué. Son évaluation n'était "pas exacte et ressemblai­t à une attaque partisane destinée à frapper le président", a justifié la porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh Mcenany, sur la chaîne Fox.

Comme elle, plusieurs proches du président le soutiennen­t dans sa croisade, quitte à prendre pour bouc émissaire des élus de leur propre camp.

Brad Raffensper­ger, le secrétaire d'etat républicai­n de l'etat de Géorgie, chargé de superviser le processus électoral, en a fait les frais.

Après des appels à sa démission par des élus du Congrès, il assure avoir subi des pressions de la part de l'influent sénateur Lindsey Graham, qui lui aurait suggéré d'invalider une partie des suffrages exprimés par courrier.

L'intéressé a fermement démenti. "Il s'est senti menacé par notre conversati­on, il a un problème", a juré Lindsey Graham.

La Géorgie est au centre de toutes les attentions car elle procède actuelleme­nt à un recomptage manuel des cinq millions de votes exprimés, dont le résultat est extrêmemen­t serré.

A la faveur de ce recomptage, les autorités ont découvert plus de 5.200 bulletins non comptabili­sés dans deux comtés où les républicai­ns scores.

Donald Trump devrait regagner quelques centaines de voix, mais cela ne suffira pas à rattraper Joe Biden, qui dispose pour le moment d'une avance de près de 14.000 suffrages dans cet Etat.

Même si les autorités locales invoquent un défaut de télécharge­ment, Donald Trump s'est emparé de cet incident pour répéter ses accusation­s de "fraudes" massives et a appelé le gouverneur républicai­n Brian Kemp à refuser de valider les

font

de

bons résultats du scrutin.

Ce scénario a failli se concrétise­r dans le Michigan, où des agents électoraux républicai­ns ont refusé mardi pendant plusieurs heures de valider les suffrages enregistré­s dans le comté incluant la ville de Detroit, où la population noire est majoritair­e et vote largement démocrate.

S'ils ont finalement cédé face à une vaste fronde, ce bras de fer a été perçu comme une attaque inédite sur les opérations de dépouillem­ent.

Par ailleurs, l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy

Giuliani poursuit sa campagne devant les tribunaux du pays, sans succès jusqu'ici.

Pour ralentir ce qui semble inévitable, les alliés de Donald Trump ont également demandé un recomptage dans deux comtés du Michigan.

Malgré leurs efforts, le temps joue contre eux: les Etats ont commencé à certifier leurs résultats en vue de la date limite du 14 décembre, quand les grands électeurs se réuniront pour voter formelleme­nt pour l'un ou l'autre des candidats à la présidenti­elle.

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