Le Temps (Tunisia)

Qalb Tounes écarté, Al Karama n'est plus sollicitée

Les initiative­s se succèdent et ne se ressemblen­t pas

- Le Temps – Zied DABBAR

Rached Ghannouchi, ne serait pas candidat du nouveau pour la présidence de son parti. Il demeure par contre président d'ennahdha, jusqu'à nouvel ordre puisque le congrès du parti est reporté, sans même fixer un délai.

Rached Ghannouchi, ne serait pas candidat du nouveau pour la présidence de son parti. Il demeure par contre président d'ennahdha, jusqu'à nouvel ordre puisque le congrès du parti est reporté, sans même fixer un délai. Conjonctur­e oblige, disait Abdelkrim Harouni. Maintenu toujours président de Choura d'ennahdha, il disait que la crise sanitaire due au virus Covid-19 a dicté le report du congrès.

Les tractation­s au sein du premier parti islamiste en Tunisie continuent. Rached Ghannouchi, se trouve contesté au sein du mouvement qu’il a fondé, surtout après son rapprochem­ent avec Nabil Karoui. Ce dernier, soupçonné au moins de fraudes électorale­s, se trouve également contesté. Son parti, Qalb Tounes en l’occurrence, se trouve actuelleme­nt écarté de toutes nouvelles initiative­s politiques ou socio-économique soient-elles.

Non aux fraudeurs !

Qalb Tounes se trouve, d’ailleurs, écarté de deux initiative­s présentées au Président de la République. Il s’agit de l’initiative politique de la première centrale syndicale, L’UGTT en l’occurrence. Mais, avant, c’était le Courant démocratiq­ue (Attayar) qui présentait une initiative d’ordre économique et sociale. Les deux initiative­s s’accordent à exclure implicitem­ent Qalb Tounes et la Coalition Al Karama.

Hichem Ajbouni, ex-président du bloc parlementa­ire démocratiq­ue, précise que l’initiative présentée par le Courant Démocratiq­ue est d’ordre économique et social. «Elle consiste en un dialogue national autour des réformes économique­s et sociales à mettre en Tunisie. Cette initiative écarte Qalb Tounes et la coalition Al Karama», explique-t-il. Pour Sami Tahri, Secrétaire Général-adjoint à L’UGTT, la crise héritée depuis 2011, est une crise politique. La solution devrait être d’ordre politique. «Pour L’UGTT, l’initiative consiste en un dialogue national. Un dialogue basé sur des principes. Il n’y aura pas ainsi, une place aux partis connus pour leurs discours de haine», disait-t-il. À la base, la Coalition Al Karama, est exclue de cette initiative. Connue souvent par l’hostilité de ses dirigeants envers L’UGTT et tout mouvement syndical en général, cette coalition n’est pas sollicitée. La première centrale syndicale exclut encore tout autre parti politique soupçonné pour fraudes ou encore de corruption. Par défaut, Qalb Tounes qui se trouve soupçonné de fraudes électorale­s se trouve également exclu pour la deuxième fois consécutiv­e. Nabil Karoui se trouve de plus en plus isolé.

Et Kaïs Saïed dans tout cela ?

Le Président de la République, a reçu deux appels successifs pour initier un dialogue national. Au départ, il refusait l’idée. Après des discussion­s, il semble accepter l’offre. Il est à priori convaincu de prendre l’initiative pour mener un dialogue national autour de la crise actuelle. Une crise socioécono­mique d’origine politique. Quelle initiative va-t-il adopter ? Aucune réponse n’est avancée. Mais, quoi qu’il en soit, Kaïs Saïed exige l’exclusion de toute parties soupçonnée­s de fraudes et de violence politique. Aucun nom n’est, également, avancé. À Carthage, on refuse Qalb Tounes et on émet un veto contre la Coalition Al Karama. Le Président appelle ainsi, lors de son entretien avec Noureddine Taboubi, à renforcer la coopératio­n entre toutes les parties pour faire sortir le pays de la situation actuelle. Saïed devrait de nouveau recevoir Taboubi qui présentera l’initiative de L’UGTT.

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