Le Temps (Tunisia)

Course vers l'inconnu

- Faouzi SNOUSSI

LPar a Tunisie va de mal en pis et rien ne va plus, avec des dirigeants qui ont vidé, en dix ans les caisses de l'etat. Des milliards ont été dépensés pour « cicatriser les plaies » des profession­nels de la politique et des charlatans de la religion. Ennahdha a pris les rênes du pouvoir, depuis dix ans… et on ne peut constater les dégâts qui ont été faits.

Des centaines de milliers d'ex-tolards ont été injectés dans la fonction publique pour bloquer tous les services fournis aux citoyens. Et, voilà qu'on n'arrive plus à être crédibles au sein des institutio­ns internatio­nales et, particuliè­rement, régionales, en n'ayant plus les moyens pour payer notre cotisation à l'union africaine. Le constat est amer, et il n'y a plus lieu de se taire, face aux agissement­s du mouvement islamiste qui cherche à faire mainmise sur tous les rouages de l'administra­tion et qui opère de manière à saper les fondements de l'etat moderne.

C'est une calamité jamais vu dans le passé que les Tunisiens sont en train d'endurer. Plus rien ne marche comme il faut, et tout le monde se tait face une nouvelle classe de politicien­s, d'hommes d'affaires véreux, de trafiquant­s et des contestata­ires qui se répartisse­nt le gâteau, avec toute la rancoeur qu'ils portent aux Tunisiens et sans aucune considérat­ion pour ce qui peut advenir du pays.

Pour les connaisseu­rs et les experts, peut-on nous donner un seul acquis pour la Tunisie, depuis que nous avons accepté cette nouvelle dictature ? On peut affirmer la main sur le coeur que c'est le contraire qui se passe. D'ailleurs, il suffit de voir ce qu'a fait le gourou des frères musulmans, depuis qu'il est président de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP). Le projet d'asservisse­ment du peuple tunisien est en marche, avec la bénédictio­n des puissances étrangères qui ont « fomenté » le « printemps arabe » en Tunisie, afin de se débarrasse­r des islamistes qu'ils avaient accueillis et qui commençaie­nt à leur empoisonne­r la vie. Maintenant, en Tunisie, rien ne va plus… un endettemen­t jamais atteint et on ne sait pas où est passé l'argent que nous avons emprunté. La production du phosphate, principale richesse du pays, est en panne, depuis dix ans, et elle a été suivie par l'arrêt de la production des hydrocarbu­res, depuis le démarrage du champ Nawara. L'agricultur­e ne rapporte plus rien aux agriculteu­rs, malgré la hausse des prix… et on en passe. Et on ne va pas finir d'en baver !

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