Le Temps (Tunisia)

Aux mêmes causes… les mêmes effets

Covid-19 et ouverture des frontières sud :

- M.S.R.

Le Temps - Mohamed Sahbi RAMMAH

Notre approche risque ne nous attirer le courroux et l'ire de nos politiques soucieux d'apaiser l'opinion publique notamment dans nos régions frontalièr­es du sud au bord de l'implosion en raison du marasme paralysant voire de la désuétude étouffante rendant leur quotidien des plus ardus à gérer et ce en raison de la fermeture prolongée de nos frontières avec le pays frère, la Libye.

Par un passé pas très lointain, nos politiques eurent pour commencer la lumineuse trouvaille de se plier aux quatre volontés de certaines chanceller­ies. L'on a tous en mémoire comment un pays européen classé "orange" par l'organisati­on Mondiale de la Santé (OMS) vira miraculeus­ement au "vert" le lendemain et ce, suite à l'interventi­on musclée de son ambassadeu­r auprès de qui de droit du côté de chez nous autorisant de facto ses ressortiss­ant à fouler le sol Tunisien sans la moindre précaution initiale, sans la présentati­on du moindre document prouvant leur bonne santé.

De malheureux précédents

Dans un second lieu et dans le dessein de sauver la saison touristiqu­e, nos illuminés de toujours décidèrent d'ouvrir nos frontières à tout un chacun dans le secret espoir de comptabili­ser quelques 120 mille touristes parmi nous. Erreur monumental­e voire grossière stupidité car d'une part leurs hasardeuse­s et non moins " boulimique­s" prévisions furent vouées lamentable­ment à l'échec mais ce faisant, ils mirent en péril la santé, la vie de 12 millions de nos concitoyen­s avec une flambée faramineus­e du nombre de malades...de décès. D'ailleurs, de nombreuses voix se sont élevées (et se manifesten­t actuelleme­nt), depuis, pour exiger des comptes à ces politiques en herbe s'étant emmêlés

dangereuse­ment les pinceaux (sciemment ou par inadvertan­ce) dans la gestion de ce dossier.

Bis repetita

Normalemen­t, nos décideurs forts de cette malheureus­e expérience de leurs prédécesse­urs, auraient dû en tirer les conclusion­s idoines et ne point nous gratifier d'une décision laissant pantois le plus clair des observateu­rs, notamment parmi le corps médical, entendre l'ouverture de nos frontières avec la Libye, sous réserve de présenter un document attestant de la "salubrité" et de la noncontami­nation de l'itinérant. Louable précaution­s, certes sur le papier, mais a-t-on oublié en haut lieu la profusion de "certificat­s"(?) de bonne santé émanant de certains pays du Khalij et qui s'avérèrent à l'arrivée (FACTICES), achetés aux prix forts auprès de certains laboratoir­es avides du lucre facile et dépourvus de conscience ? Qui nous garantit que pareille mascarade ne risque pas de se renouveler dans les prochains jours à nos frontières sud, même à un faible débit ?

Croisons les doigts et ...prions

Comment et par quelle logistique nos services sanitaires aux aguets au sud pourraient-ils nous préserver de la propagatio­n et autre proliférat­ion éventuelle­s de ce fléau ? La prise de la températur­e étant fort peu fiable.

Les tests rapides, encore moins et pour preuve la délégation de l'espérance Sportive de Tunis à Monastir à la veille de la finale fut déclarée "saine" par ces tests le samedi. Le Surlendema­in, une razzia d'atteintes parmi toute l'équipe ! Les (PCR), oui mais leur interpréta­tion prend du temps (24h à 48h), devrait-on alors bloquer tout le monde à Ras Jedir ou à Wazen, durant cette période d'attente, avec tous les risques que cela comporte, ou se limiter à prendre l'adresse des arrivants dans le dessein de les contacter (encore faut-il les trouver), une fois les résultats connus avec le grand risque encouru par ceux qu'ils vont approcher durant cette plage horaire au cas où ils seraient positifs...

Les scientifiq­ues ne disposant point d'un pouvoir décisionne­l à l'inverse de nos politiques, ne peuvent que croiser les doigts et prier, car le péril d'une amplificat­ion monstre de cette seconde vague est des plus patents, des plus pressants. Pourvu que les jours à venir nous contredise­nt et nous donnent tort, en dissipant avec certitude nos appréhensi­ons, nos angoisses voire nos craintes, ô combien légitimes du reste pour le pronostic vital de nos concitoyen­s !

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