Le Temps (Tunisia)

Avec le pétrole et le gaz… il y a le feu en la demeure !

- Le Temps - Faouzi SNOUSSI

La situation dans le pays peut donner le tournis au plus calme des observateu­rs. Tout le monde accuse tout le monde, chacun tire le tapis de son côté, la corruption sévit partout, les « affaires » apparaisse­nt lorsque certaines parties ne sont pas d'accord, les malfaiteur­s courent les rues, impunément, et s'introduise­nt, même, dans les rouages de l'etat, malgré les accusation­s qui pèsent sur eux. Et, pour couronner le tout, la justice se place en observateu­r, sans bouger le petit doigt et… attend qu'on daigne porter plainte ! Je ne reconnais plus ma Tunisie.

La situation dans le pays peut donner le tournis au plus calme des observateu­rs. Tout le monde accuse tout le monde, chacun tire le tapis de son côté, la corruption sévit partout, les « affaires » apparaisse­nt lorsque certaines parties ne sont pas d’accord, les malfaiteur­s courent les rues, impunément, et s’introduise­nt, même, dans les rouages de l’etat, malgré les accusation­s qui pèsent sur eux. Et, pour couronner le tout, la justice se place en observateu­r, sans bouger le petit doigt et… attend qu’on daigne porter plainte ! Je ne reconnais plus ma Tunisie.

Dernières accusation­s fracassant­es en date, celles portées par la députée, Samia Abbou qui a évoqué, lundi, lors d'une plénière à L'ARP, des soupçons de corruption concernant le champ gazier "Nawara" au sud tunisien, précisant que ça concerne le gonflement des factures et du coût de réalisatio­n du projet.

Un responsabl­e de L’ETAP pointé du doigt

Elle a accusé à ce sujet, un responsabl­e au sein de L'ETAP sans citer son nom, dans son interventi­on, lors de cette plénière, au cours de laquelle des questions orales ont été adressées aux ministres de l'industrie, de l'energie et des Mines et aussi celle de l'agricultur­e et des Ressources hydrauliqu­es.

Pour être au courant de cette affaire, il est certain que l’informatio­n lui a été « chuchotée » par son illustre époux, Mohamed Abbou qui était, alors, ministre et en possession du dossier. Et, là, on a le droit de nous demander pourquoi ces révélation­s n’intervienn­ent que maintenant

La députée du Courant démocratiq­ue a demandé à la ministre de l'industrie, des éclairages sur le coût du projet et sur les raisons derrière le retard de son exécution, étant donné que l'entrée en production du champ n’avait eu lieu que 18 mois, après les délais fixés. La ministre a précisé, dans sa réponse, que le coût global des trois composante­s du projet (une unité de traitement de gaz au sein du champ, un pipeline reliant le champ à Gabès et une unité de traitement à Gabès), est estimé à 688 millions de dollars.

La ministre a à cet effet évoqué un conflit juridique qui oppose L'ETAP et l'entreprise autrichien­ne OMV, en leurs qualité respective­s de promoteur du projet et maitre d'ouvrage au Consortium Ma Streicher Gmbh & Co. KG et Bouchamaou­i Industries LC, chargés de la constructi­on du pipeline de 374 km de longueur, concernant une demande de révision et d'ajustement du coût.

Selon la ministre, le consortium Max Streicher et Bouchamaou­i ont été chargés de réaliser une unité de traitement initial, moyennant un coût estimé à 251,3 millions de dollars. Ils ont appelé à réviser des coûts de travaux additionne­ls, estimés à 360 millions de dollars.

Eternelle langue de bois

En ce qui concerne les raisons du retard dans l'exécution du projet, la ministre a expliqué que ça revient à des difficulté­s foncières au niveau de la station de traitement à Ghannouch et aussi à des problème d'ordre social en plus de difficulté­s financière­s et du conflit juridique déjà cité.

Le coût initial du projet avec toutes ses composante­s, est estimé, selon la ministre, à 1065 millions de dollars. Ce coût pourrait atteindre, au terme du projet, 1217 millions de dollars.

Les premiers tests de production ont été entamés, le 5 février 2020 et la vente du gaz commercial, prévue le 10 mars 2020, a démarré effectivem­ent le 29 mars 2020. Et, voilà que cela ne fait ni chaud, ni froid que le coût du projet augmente de 152 millions de dollars (soit plus de 450 millions de dinars tunisiens), alors qu’on n’a pas daigné accorder 80 millions de dinars pour calmer le jeu, dans le gouvernora­t de Tataouine provoquant des pertes de plus de 800 millions de dinars à l’etat tunisien

Le volume de production quotidienn­e du gaz commercial a atteint environ 2 millions m3 et 2300 barils de condensat au cours du mois de juin 2020.

D'après la ministre, la production au niveau de ce champ a régressé progressiv­ement, suite à la fermeture de la vanne n°4 à la région d'el Kamour, avant d'être suspendue définitive­ment le 2 octobre 2020, en raison de l'épuisement de la capacité de stockage.

Mauvaise gestion manifeste… accompagné­e par un silence complice qui fait fuir les investisse­urs honnêtes. La ministre n’a pas répondu à la question de la député, préférant la langue de bois. Certes, elle vient juste de s’installer… mais, elle n’a pas le droit de chercher à induire en erreur ceux qui cherchent la vérité. Et cette vérité, tout le monde va l’attendre de la bouche du chef du gouverneme­nt qui doit éclairer l’opinion publique, et à la justice qui doit sanctionne­r les fautifs et les malfaiteur­s.

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